En regardant les informations, les téléspectateurs français ont un curieux sentiment de déjà vu. Un délinquant a trouvé la mort à Londres à la suite de sa tentative d'interpellation. Des bandes ont provoqué une émeute dans son quartier, et très rapidement, des émeutes ont éclaté ailleurs, chaque soir depuis plusieurs jours. Il y a déjà un mort, les commerces sont méticuleusement pillés, et un pâté de maisons a été calciné. Evidemment, ceux qui mettent leurs villes à feu et à sang ne connaissaient pas la victime initiale, et à vrai dire, cela n'a plus d'importance. Le mouvement est lancé, et ce qui compte pour les jeunes encapuchonnés, c'est bien de se divertir en faisant régner la violence, et si possible, de profiter des occasions de larcins qui se présenteront. Pour les Français, ce n'est ni plus ni moins que le scénario des émeutes de 2005, de l'autre côté de la Manche cette fois-ci.

Alors comme il y a six ans, on revoit les inénarrables sociologues tenter d'apporter des explications. On va pouvoir deviser sur le mal être de la jeunesse, de ses perspectives d'avenir moribondes, ou de la société consumériste qui les incite à mettre la main sur des articles de marque quel qu'en soit le moyen. Alors que les Anglo-Saxons voyaient dans nos émeutes l'échec de notre modèle intégrationniste, on pourra aisément remarquer que celui multiculturaliste ne fait gère mieux, si jamais c'était ça la question. Mais en fait, il ne s'agit pas de chercher des excuses : il n'y en a aucune. Absolument rien ne justifie les actes qui sont actuellement commis en Angleterre. Il y a des individus qui prennent la décision de voler des petits commerçants, de brûler la maison de leurs concitoyens, et de tabasser les passants pour les détrousser. A notre époque, il est impossible d'ignorer qu'il s'agit d'actes ignobles, mais il les commettent quand même. Cachés sous leur capuche, ils profitent d'une bonne occasion pour se laisser aller à leurs envies, et ne font que montrer leur totale déliquescence morale.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a eu les mots qui s'imposaient à l'égard de ces délinquants : "Vous sentirez la pleine force de la loi. Et si vous êtes assez âgés pour commettre ces crimes, vous êtes assez âgés pour en subir les sanctions." Certains d'entre eux sont en effet mineurs. Dans ce cas, on peut se demander comment ils sont encadrés par leurs parents. La police anglaise demande d'ailleurs à tous les parents de s'assurer de l'endroit où sont leurs enfants. Dans un tel climat, aucun n'a à sortir, même pour sortir et ne faire qu'assister à de telles émeutes. Ils ne font alors que gêner le travail des forces de l'ordre. En France, on avait fini par en voir le bout en mettant en place un couvre-feu temporaire. Si ces événements ne perdent pas rapidement en intensité, le gouvernement britannique sera bien inspiré de prendre en compte cette option. Et bien sûr, les coupables devront comme annoncé faire face aux conséquences de leurs actes.