La France est endettée, et son déficit public annuel est très important. Trop important. Il doit être réduit. Normalement, ce devrait être un sujet de cette campagne présidentielle. Seulement, on ne parle quasiment pas de programmes de réductions de dépenses. En revanche, il y a du monde pour créer de nouvelles taxes et de nouveaux impôts. C'est la grande spécialité des socialistes, et ce même alors que la France a déjà un taux de prélèvements obligatoires parmi les plus hauts du monde. Ainsi, le Sénat, depuis qu'il est passé à gauche, a voté des taxes par dizaines. Et dernièrement, François Hollande est allé jusqu'à annoncer la taxation à 75 % des contribuables gagnant plus d'un million d'euros par an. C'est consternant pour plusieurs raisons.

Déjà, parce qu'avec cette annonce, François Hollande se renie lui-même. En janvier 2011, il expliquait qu'il n'était pas normal qu'il y ait un taux supérieur à 40 %, disant alors qu'au delà, ce serait "confiscatoire". Ce revirement a bien évidemment été opéré à des fins politiciennes et démagogiques. Le but, c'est d'accuser les riches, devenus boucs émissaires de la société, comme dans l'ancien temps marxistes. En confisquant 75 % des revenus supplémentaires, le signal est fort. A ce niveau là, pour montrer sa haine du succès, ça aurait été plus vite de promouvoir l'élimination physique des concernés par lapidation. C'est lamentable, et c'est oublier qu'en France, le problème, ce n'est pas qu'il y ait des riches, mais bien qu'il n'y en a pas assez.

Ensuite, François Hollande avait raison de dire il y a un an que des taux trop élevés ne feraient pas une grande différence au niveau des comptes de l'Etat. Et sur ce point là, même le PS en est conscient actuellement, alors qu'il continue de promouvoir cette mesure. Ce sont les riches qui ont le plus de possibilités pour échapper à l'impôt. Il y a l'exil fiscal, cher à certains soutiens médiatiques du PS. Il y a aussi les niches fiscales, qui permettent de réduire légalement les montants versés au fisc. Tout cela, ce n'est accessible qu'à ceux qui peuvent se payer des fiscalistes.

Au bout du compte, on veut augmenter les impôts. Mais attention, car n'est pas les riches qui vont les payer, puisqu'ils peuvent d'autant plus y échapper qu'ils deviennent délirants. Ce n'est pas les pauvres non plus qui vont les payer, puisqu'ils ne sont pas imposables. Ce sont donc les classes moyennes qui doivent supporter le poids de la dette, et à travers les augmentations d'impôts, elles doivent payer maintenant. En visant les riches, les socialistes manquent leur cible, et tant qu'ils voudront régler les problèmes à coup d'impositions, ils ne réussiront qu'à mettre les classes moyennes en coupe réglée. L'alternative, c'est bien de s'attaquer aux dépenses pléthoriques de l'Etat.