C'était le 21 février dernier. Au Parlement, il s'agit de voter la création du Mécanisme de Stabilité Européen (MSE), un dispositif visant à améliorer le soutien aux pays les plus durement touchés par la crise de la dette. Au Parti Socialiste, on est bien embêté. En effet, ce dispositif, voulu par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, semble enfin être une solution durable pour la crise financière. D'ailleurs, depuis que son principe a été décidé, les marchés financiers se sont calmés, et ont réduit la spéculation sur les défauts de dette. Seulement, il met en avant la nécessité d'une gestion rigoureuse des dépenses publics, quelque chose dont les socialistes sont loin de raffoler. Mais ce n'est pas le plus grave. Ainsi, Jean-Christophe Cambadélis dénonce un "piège politique", puisque si c'est une réussite, Nicolas Sarkozy voudra en "faire un argument dans l'élection présidentielle". Et il est hors de question que Nicolas Sarkozy puisse améliorer les choses, c'est une question de priorité. Ce jour-là, les socialistes ont donc refusé de voter pour la création du MSE, et se sont donc abstenus. Ils étaient pour que ce soit fait, mais pas pour que ce soit Nicolas Sarkozy qui le fasse, et ce refus de s'engager reflète cela.

Cette semaine, l'hebdomadaire britannique The Economist explique souhaiter la victoire de Nicolas Sarkozy. Ses thèmes de campagne n'ont pas été bons, dit-il, mais dès leur une mondiale, il signale que François Hollande est un homme "plutôt dangereux". Dangereux, car d'une gauche désormais bien ancienne, un lointain souvenir pour le reste des pays développés. Une gauche qui ne se soucie pas de la rigueur budgétaire, et croit que les richesses se partagent, plutôt que se créent. Une telle politique est totalement inadaptée à notre époque, et le fait que François Hollande ne soit pas gêné de laisser tomber la coopération franco-allemande pour privilégier une telle orientation économique a de quoi inquiéter. La France a besoin de réformes, et il n'en est pas question pour François Hollande. Il se pose en garant de l'ordre établi.

Aujourd'hui, la France a besoin de réformes structurelles, de dynamisme, d'action, de décisions. Celles-ci ne sont pas faciles à prendre tellement les conservatismes, les rigidités, les pré carrés sont défendus avec rage par les partisans du statu quo. Aujourd'hui, la France a besoin de courage. A cette aune, Nicolas Sarkozy est bien plus qualifié que François Hollande. Alors que François Hollande n'a jamais fait preuve de leadership au sein de son propre parti, Nicolas Sarkozy a su prendre les bonnes décisions quand il le fallait.

Quand la crise financière s'est subitement aggravé, lorsque le gouvernement américain a laissé couler Lehman Brothers, c'est tout le système financier mondial qui pouvait s'effondrer suite à cette onde de choc. Concrètement, cela voulait dire que les banques pouvaient faire faillite les unes à la suite des autres, les particuliers perdre leur épargne, les entreprises mettre presque toutes la clé sous la porte. Cela aurait été en matière économique l'équivalent d'une guerre nucléaire en matière militaire.

C'était au second semestre 2008, la France présidait alors le Conseil Européen. Lors d'une réunion extraordinaire de cette instance, les pays européens ont coordonné leur réponse à cette crise financière, en garantissant les épargnes, et en mettant en place un plan de soutien au secteur financier. Il n'y avait pas de quoi gagner en popularité sur ce dossier, puisque c'était se condamner à être accusé de "donner de l'argent aux banques". Mais il fallait le faire, et Nicolas Sarkozy s'est battu pour que ce plan soit adopté par le Parlement français en un temps véritablement record, au regard de l'urgence et du risque. In fine, on ne donnait pas d'argent aux banques, on le prêtait, et il a même rapporté des intérêts. Mais une réponse prompte et efficace était nécessaire, et elle fut mise en place. Evidemment, on se souviendrait bien mieux de ce moment-là si le secteur financier se serait vraiment effondré. Parfois, c'est déjà une victoire de pouvoir maintenir les choses en l'état.

Cinq ans après l'élection présidentielle de 2007, plus personne n'ose imaginer ce qui se serait passé si Ségolène Royal avait élu, et qu'elle eut du affronter les événements récents à l'Elysée. C'est un choix similaire qui s'offre à nous maintenant. Il paraît qu'en 2009, François Hollande pensait être le meilleur pour être Président de la République. On se demande ce qui lui a permis de penser cela, vu son profil et ses expériences passées. Nicolas Sarkozy n'est peut-être pas le meilleur des hommes pour occuper ce poste, mais il est sans nul doute le meilleur des deux candidats restants.