Imbroglios à gauche sur le traité européen
Par xerbias, samedi 13 octobre 2012 à 22:58 :: Europe :: #794 :: rss
Cette semaine a été l'occasion d'un singulier spectacle médiatique au parlement. En effet, le gouvernement s'était fixé comme objectif de montrer que le nouveau traité européen (sur des règles budgétaires plus contraignantes) avait le soutien de la gauche. Tout ne relevait plus que du symbole, il fallait montrer à tout prix que ce traité était adopté à l'Assemblée Nationale grâce aux voix de gauche, et qu'elles étaient suffisantes. Au fond, l'idée est de faire oublier que ce traité a été négocié par deux gouvernements de droite, en Allemagne et en France, et que Nicolas Sarkozy en était le grand promoteur. François Hollande, pendant la campagne électorale, avait promis qu'il renégocierait ce traité car il le considérait comme pas acceptable. Or ce traité était déjà signé et était satisfaisant, aucun des autres signataires n'aurait accepté de le remettre sur la table. Si François Hollande croyait vraiment pouvoir le renégocier, c'est qu'il était sacrément stupide. Mais il faut être indulgent, et bien considérer qu'il ne le croyait évidemment pas. En conséquence, il a tout simplement menti en toute conscience.
Seulement, il arrive à un moment où les mensonges d'hier font face à la réalité. Et c'est ce qui s'est passé lorsqu'il a voulu faire adopter le traité "Merkozy" par l'Assemblée. Plutôt que d'admettre son revirement à 180 degrés sur la question, il a préféré faire croire que ce traité a toujours été convenable pour lui, et qu'il ne posait pas de problème à la gauche. Reste à convaincre la gauche. Et à éviter de s'associer à la droite... Les socialistes ont du coup été pris d'étranges scrupules, craignant que l'on voit qu'ils votaient la même chose que la droite à l'Assemblée. Les centristes ont bien évidemment voté en faveur du texte, puisqu'ils sont favorables au projet européen. L'UMP était également heureuse de le voter, puisqu'il a été voulu et négocié par Nicolas Sarkozy. En en arrive donc à cette mascarade autour d'un tout petit enjeu, le fait que les voix de gauche suffisent pour voter ce traité. Hé, il ne faudrait pas faire croire que la France puisse arriver à un consensus sur quelque chose...
A l'Assemblée, le vote a au final recueilli 282 voix de gauche, soit 6 de moins que la majorité absolue des sièges. Mais le gouvernement s'est consolé en voyant que c'était huit de plus que la majorité absolue des suffrages exprimés, l'abstention étant bien pratique dans cette situation. Evidemment, il n'était pas question pour les communistes de voter un texte parlant de finances saines et empêchant de dépenser l'argent que l'on a pas. Plus étonnant, les députés d'Europe Ecologie ont majoritairement voté contre. Leur parti s'était déjà exprimé contre le traité. Pourtant, Europe Ecologie fait partie de la majorité, et ce texte est un acte majeur de la politique du gouvernement. S'il y a des députés écologistes au gouvernement, c'est parce que les Verts sont censés le soutenir. Qui peut croire que Cécile Duflot a obtenu un portefeuille uniquement sur ses grandes compétences en matière de logement ? A ce propos, comment expliquer qu'elle ne se soit pas exprimé sur ce texte, et montré un minimum de solidarité gouvernementale ? Le quotidien Le Monde a estimé qu'il fallait en tirer les conséquences et que les Verts devaient quitter le gouvernement, et il avait raison.
Ce qui est encore plus grave, c'est que de nombreux députés socialistes ont également voté contre le texte défendu par le gouvernement. On voit qu'au PS, il n'y a toujours pas de ligne directrice sur la politique européenne à mener. A ce propos, François Hollande a pris une décision insensée en nommant deux opposants au Traité Constitutionnel Européen aux ministères diplomatiques, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve aux Affaires étrangères et aux Affaires européennes respectivement, assurant ainsi la faible influence de la France au sein des institutions européennes...
Au Sénat, le PS n'a pas la majorité absolue sans les communistes et les Verts. Cette fois-ci il fallut bien compter sur les voix de la droite pour adopter le texte, mais comme le Sénat est moins exposé médiatiquement, ce n'était pas grave. Et il faudra aussi passer par l'étape du Congrès, pour modifier la Constitution. Là encore, les voix de droite seront indispensables. Elle, au moins, saura prendre ses responsabilités en dehors des considérations d'affichage politiciennes.
Seulement, il arrive à un moment où les mensonges d'hier font face à la réalité. Et c'est ce qui s'est passé lorsqu'il a voulu faire adopter le traité "Merkozy" par l'Assemblée. Plutôt que d'admettre son revirement à 180 degrés sur la question, il a préféré faire croire que ce traité a toujours été convenable pour lui, et qu'il ne posait pas de problème à la gauche. Reste à convaincre la gauche. Et à éviter de s'associer à la droite... Les socialistes ont du coup été pris d'étranges scrupules, craignant que l'on voit qu'ils votaient la même chose que la droite à l'Assemblée. Les centristes ont bien évidemment voté en faveur du texte, puisqu'ils sont favorables au projet européen. L'UMP était également heureuse de le voter, puisqu'il a été voulu et négocié par Nicolas Sarkozy. En en arrive donc à cette mascarade autour d'un tout petit enjeu, le fait que les voix de gauche suffisent pour voter ce traité. Hé, il ne faudrait pas faire croire que la France puisse arriver à un consensus sur quelque chose...
A l'Assemblée, le vote a au final recueilli 282 voix de gauche, soit 6 de moins que la majorité absolue des sièges. Mais le gouvernement s'est consolé en voyant que c'était huit de plus que la majorité absolue des suffrages exprimés, l'abstention étant bien pratique dans cette situation. Evidemment, il n'était pas question pour les communistes de voter un texte parlant de finances saines et empêchant de dépenser l'argent que l'on a pas. Plus étonnant, les députés d'Europe Ecologie ont majoritairement voté contre. Leur parti s'était déjà exprimé contre le traité. Pourtant, Europe Ecologie fait partie de la majorité, et ce texte est un acte majeur de la politique du gouvernement. S'il y a des députés écologistes au gouvernement, c'est parce que les Verts sont censés le soutenir. Qui peut croire que Cécile Duflot a obtenu un portefeuille uniquement sur ses grandes compétences en matière de logement ? A ce propos, comment expliquer qu'elle ne se soit pas exprimé sur ce texte, et montré un minimum de solidarité gouvernementale ? Le quotidien Le Monde a estimé qu'il fallait en tirer les conséquences et que les Verts devaient quitter le gouvernement, et il avait raison.
Ce qui est encore plus grave, c'est que de nombreux députés socialistes ont également voté contre le texte défendu par le gouvernement. On voit qu'au PS, il n'y a toujours pas de ligne directrice sur la politique européenne à mener. A ce propos, François Hollande a pris une décision insensée en nommant deux opposants au Traité Constitutionnel Européen aux ministères diplomatiques, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve aux Affaires étrangères et aux Affaires européennes respectivement, assurant ainsi la faible influence de la France au sein des institutions européennes...
Au Sénat, le PS n'a pas la majorité absolue sans les communistes et les Verts. Cette fois-ci il fallut bien compter sur les voix de la droite pour adopter le texte, mais comme le Sénat est moins exposé médiatiquement, ce n'était pas grave. Et il faudra aussi passer par l'étape du Congrès, pour modifier la Constitution. Là encore, les voix de droite seront indispensables. Elle, au moins, saura prendre ses responsabilités en dehors des considérations d'affichage politiciennes.
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