C'est peu de dire que la compétition pour savoir qui deviendra président de l'UMP n'intéresse pas grand monde. Ce choix n'est accessible qu'aux adhérents de ce parti, et François Fillon et Jean-François Copé font plus campagne en direction des militants de droite qu'auprès de la population générale. Mais il y au moins un choix entre deux personnalités importantes, qui se sont nettement distinguées des autres via l'importance de leur parrainage, alors que les candidats ne manquaient pas. Pendant ce temps là, le suspense fut inexistant du côté du Parti Socialiste. Pour savoir qui en deviendrai le premier secrétaire, tout s'est réglé à l'Elysée. L'élection s'est donc réglée avec une seule voix, celle de François Hollande, de la même manière qu'il fut lui même élu à ce poste par Lionel Jospin en 1997. François Hollande avait le choix entre deux candidats notables, parfaitement similaires : Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis. De la même génération, ils ont tous les deux commencé leur carrière politique au sein de mouvements satellites du PS, l'UNEF (tous les deux) et SOS Racisme (Harlem Désir). Etant de parfaits apparatchiks, ils se voient décerner de bonnes places politiques, via un bon positionnement dans le scrutin de liste des européennes pour Harlem Désir, et via une circonscription quasiment imperdable pour Jean-Christophe Cambadélis. Jusque là, rien que du très classique au Parti Socialiste.

Mais le mimétisme va plus loin. Alors que François Hollande avait déclaré pendant la campagne présidentielle ne pas vouloir s'entourer de personnes condamnées, voilà que ses deux candidats pour la tête de son parti sont tous deux des repris de justice. Ils ont tous les deux été punis pour recel d'abus de biens sociaux pour avoir bénéficié d'emplois fictifs, ces mécanismes qui permettent de recevoir des rémunérations de la part d'organismes sans effectuer de travail en contrepartie. Qu'à cela ne tienne, les promesses n'ayant aucune importance, François Hollande n'a aucun problème à travailler avec ces deux éminents condamnés. Il choisira Harlem Désir, et le congrès socialiste n'a plus qu'à procéder à l'adoubement...

Cette intronisation a donc eu lieu ce matin. Dans son discours, Harlem Désir ne s'est pas livré en un vibrant plaidoyer pour l'action du gouvernement, contrairement à ce que l'on pouvait attendre. En effet, il n'y a pas de bons résultats à mettre en avant. Pas de bonnes mesures prises à défendre non plus, la politique gouvernementale se limitant à augmenter ou à créer des impôts, sans vraiment limiter les dépenses. Pas de projet enthousiasmant à venir, le PS payant le prix de l'absurdité de ses programmes présidentiels. Alors... Alors Harlem Désir se contente d'attaquer l'UMP, dont on entend pourtant plus parler. Il ne semble pas être au courant que son camp qui dirige la France, la gauche ayant même tous les pouvoirs. En prononçant des mots qui n'ont pas vraiment de réalité, Harlem Désir prend la tête du PS, mais il semble que c'est un PS qui s'apprête à être mis en sommeil. Tel est bien souvent le sort du parti majoritaire.