NIMBY
Par xerbias, samedi 10 février 2007 à 19:23 :: General :: #106 :: rss
NIMBY comme "Not In My Back Yard" ("pas dans mon jardin"). Ce phénomène sociologique commence à être désormais bien connu : il s'agit de l'hostilité affichée par des gens à l'installation d'équipements porteurs de nuisances (réelles ou fantasmées) à proximité de chez eux. En somme, une attitude très naturelle qui consiste à protéger son cadre de vie immédiat. Par exemple, lorsqu'il était question de la construction d'un troisième aéroport pour desservir Paris, chaque zone envisagée pour une telle installation voyait les riverains potentiels se mobiliser contre le projet. Et pour cause, ils ne souhaitent pas souffrir les désagréments apportés par la proximité d'un aéroport, surtout lorsqu'ils ont choisi un lieu d'habitation calme. En conséquence, le nouvel aéroport n'est construit nulle part. Mais le devéloppement constant du traffic aérien sur Paris fait augmenter les rotations sur les aéroports existants, et augmente les nuisances sonores pour les riverains de Roissy et d'Orly, qui souhaitent beaucoup que leur mal ne s'aggrave pas plus qu'au niveau actuel. Ainsi, lorsque Gilles de Robien est devenu ministre des transports et de l'équipement en 2002, il a annoncé que la construction du troisième aéroport ne se ferait pas, essentiellement du fait qu'elle était prévue en Picardie, région dont il est le représentant. Jean-François Copé, député de la Seine et Marne (d'une circonscription proche de Roissy) qui venait également d'entrer dans ce gouvernement, a aussitôt protesté en rappelant que les nuisances pour les riverains de l' aéroport de Roissy étaient d'ores et déjà insoutenables, et qu'il fallait les alléger en construisant ce troisième aéroport. Au sein du même bord politique, les intérêts géographiques deviennent donc autant d'intérêts particuliers que chaque représentant défend. Le principe est normal, mais il apporte une sorte de perversion du processus de décision.
Car ce qui doit prévaloir en toutes circonstances, c'est l'intérêt général. Alors on peut chercher ensuite à quel niveau ce critère doit être pertinent, par exemple la non construction d'un aéroport quelque part relève probablement de l'intérêt général qui prévaut dans le circonscription concernée. Mais dans un pays, le bon degré est celui de la nation lorsqu'un sujet dépasse les intérêts de plus d'un territoire. En fait, tout le monde sait bien cela, mais le principe moral est refusé en faveur d'un égoïsme plus ou moins assumé. Dans la conduite d'une politique, en chaque instant, l'intérêt général doit être le seul critère pertinent. Voilà pourquoi des mouvements politiques défendants des intérêts catégoriels, à l'instar de Chasse, Pêche, Nature et Traditions, sont absurdes. Et l'on ne peut que déplorer une société où les décisions sont parfois prises en fonction de la capacité de nuisance qu'a telle ou telle catégorie de personnes, plutôt qu'en fonction de l'intérêt commun de tout le monde, pris dans un ensemble.
Car ce qui doit prévaloir en toutes circonstances, c'est l'intérêt général. Alors on peut chercher ensuite à quel niveau ce critère doit être pertinent, par exemple la non construction d'un aéroport quelque part relève probablement de l'intérêt général qui prévaut dans le circonscription concernée. Mais dans un pays, le bon degré est celui de la nation lorsqu'un sujet dépasse les intérêts de plus d'un territoire. En fait, tout le monde sait bien cela, mais le principe moral est refusé en faveur d'un égoïsme plus ou moins assumé. Dans la conduite d'une politique, en chaque instant, l'intérêt général doit être le seul critère pertinent. Voilà pourquoi des mouvements politiques défendants des intérêts catégoriels, à l'instar de Chasse, Pêche, Nature et Traditions, sont absurdes. Et l'on ne peut que déplorer une société où les décisions sont parfois prises en fonction de la capacité de nuisance qu'a telle ou telle catégorie de personnes, plutôt qu'en fonction de l'intérêt commun de tout le monde, pris dans un ensemble.
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