Barack Obama est-il assez noir ?
Par xerbias, mardi 13 février 2007 à 23:22 :: Monde :: #107 :: rss

Une telle analyse laisse penser que le multiculturalisme américain est bien un communautarisme dont on ne sort pas. Des gens qui vivent ensemble sur le même territoire, tout en étant profondément divises. Ainsi, il restera encore longtemps des différences autres que la seule couleur de peau entre noirs et blanc aux Etats-Unis, vu qu'il y aurait une culture noire qui ne serait pas celle dominante. Le multiculturalisme n'est donc pas un vrai vecteur de cohésion sociale. En France, Gaston Kelman a écrit un livre intitule "Je suis noir et je n'aime pas le manioc", suivi de "Au delà du noir et du blanc". Il y affirme qu'il n'a ni honte ni fierté d'être noir, car il est avant tout un homme. Dans son premier ouvrage, il énumère les cliches qui sont associes aux noirs, avant de déplorer que tant les noirs et les blancs agissent comme si le fait d'être noir faisait une différence. Lui, noir (comme l'est Orlando Patterson d'ailleurs), n'a pas envie d'être toujours ramené à sa couleur de peau, qu'on lui rappelle l'histoire africaine par laquelle il ne sent pas nécessairement concerne et regrette cette sorte de consensus autour du fait qu'être noir change fondamentalement quelque chose au fait d'être blanc.
Alors il est bien temps, aux Etats-Unis comme en France, d'oublier les couleurs de peau. Cela vaut tant pour les noirs que pour les blancs. Lors de son élection, en 2004, l'élection de Barack Obama avait été particulièrement remarquée car il devenait le seul noir présent au Sénat. Il est devenu populaire, et a fini par envisager une candidature a la présidentielle de 2008 alors qu'il n'y pensait pas vraiment, mais les médias s'étaient pris de frénésie pour cet homme qui semble sortir du lot, et le lui demandaient inlassablement s'il serait candidat. Barack Obama a certes de grands mérites, et s'il est suffisamment noir pour dénoter au Sénat, et pas assez pour conquérir un électorat qui est caractérisé et réduit par des sondages à la seule couleur de peau de ceux qui le composent, il n'en reste pas moins que fondamentalement Barack Obama n'a pas l'expérience requise pour le poste, avec seulement quatre ans de travail législatif au niveau fédéral, et sans expérience exécutive. Des lors, il serait étonnant (et il serait probablement le premier étonne) que l'investiture du parti démocrate lui soit donne. Dans la politique américaine, cette candidature peut néanmoins lui permettre de jouer place : une façon de prendre note pour 2012 ou plus tard pour une candidature sur son nom, ou d'être un nom envisageable pour le poste de vice-president.
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