C'est une évidence, une grande partie de nos problèmes environnementaux reposent sur la gestion de nos sources d'énergie. La révolution industrielle, après s'être reposée dans une première phase sur le charbon, s'est appuyée ensuite sur le pétrole. Celui-ci est désormais partout, et la question pétrolière pose des difficultés bien connues depuis la crise de 1973. D'abord, l'épuisement de la ressource. Que l'OPEP se serve de son pouvoir de monopole relatif ou non sur les volumes disponibles, il n'en reste pas moins que les gisements s'épuisent progressivement et couteront de plus en plus cher à exploiter. En outre, à l'instar du charbon, la combustion du pétrole pose des problèmes écologiques dans la mesure où elle émet du dioxyde de carbone, aux conséquences néfastes car favorisant l'effet de serre. Il faut donc remplacer le pétrole.

Il faut considérer les utilisations du pétrole les unes après les autres. En commençant par exemple par son usage dans les matières plastiques. On peut imaginer qu'on peut se servir de matières organiques aux rendus similaires, mais ayant l'avantage d'être cette fois-ci biodégradable. C'est ce qui serait préférable par exemple pour les sacs plastiques, où des solutions existent déjà, notamment à base d'amidon. Pour d'autres cas, le recyclage paraît être une nécessité.

Le pétrole est fortement utilisé pour les centrales électriques thermiques, ce qui favorise une forte pollution. Les centrales au gaz naturel ne sont pas vraiment des solutions de remplacement optimales. En fait, chaque énergie possède ses inconvénients. Les barrages hydrauliques sont une source d'énergie renouvelable, mais ils nécessitent une grande transformation des lieux d'implantations et modifier leurs équilibres environnementaux. De plus, ces lieux sont limités. L'énergie éolienne est, de façon absurde, combattue par des personnes qui souhaitent "protéger les paysages" et qui considèrent l'esthétique des éoliennes comme un facteur de nuisance environnementale. Il est nécessaire en tous cas d'en augmenter le nombre là où elles peuvent se révéler efficace, et c'est ce que fait actuellement EDF. Les énergies marémotrices et géothermiques sont intéressantes, mais elles aussi sont limitées par les lieux d'implantations possibles. L'énergie solaire est encore coûteuse, mais les recherches en la matière permettent des progrès rapide, dont il faudra profiter à l'avenir. Le bois est en soi une énergie renouvelable, mais dont la combustion rejette du dioxyde de carbone. En outre, il est nécessaire de favoriser l'existence d'une biomasse la plus grande possible, les forêts étant des puits de carbones pouvant reconstituer une atmosphère plus saine.

Si de telles énergies sont donc autant de solutions possibles, il ne faut pas renoncer à s'appuyer sur l'énergie atomique, dont les déchets peuvent être contrôlés, et dont la production doit être très strictement surveillée. Ces conditions remplies, le progrès technique laisse entrevoir des formidables améliorations des rendements, notamment avec l'EPR ou les futurs réacteurs de quatrième génération. En outre, l'énergie nucléaire pourrait connaître un autre bon avec l'utilisation de la fusion, ce qu'étudie actuellement le projet ITER à Cadarache. Ce sont autant de voies pour s'assurer le maintien d'une production forte d'électricité en l'absence de centrales thermiques au pétrole, sans participer à l'effet de serre. Un certain nombre de mouvements écologistes refusent ces évolutions, mettant en avant les difficultés environnementales (parfois très hypothétiques) de chacun de ces moyens. Leur solution se limite à faire des économies d'énergies (ce qui amène à la décroissance). Si l'utilisation faite de l'énergie peut toujours améliorée, et des gains de productivité réalisés avec de kW donnés réalisés, il n'en reste pas moins que la demande en électricité augmentera encore très certainement dans les décennies à venir, car le progrès technique actuelle repose en très grande partie sur cette forme d'énergie. A ce niveau là, il ne faut pas se voiler la face.

Là où le pétrole pourrait être plus difficile à remplacer, c'est lorsqu'on a besoin de sa forme liquide et modifiée pour servir de carburant aux moyens de transports (voitures, avions, bateaux, qui peuvent difficilement avoir chacun leur réacteur nucléaire ou fonctionner uniquement sur des batteries électriques). Heureusement, encore une fois, plusieurs solutions sont d'ores et déjà à l'étude. Les biocarburants en font partie. L'utilisation d'huiles végétales ou d'autres formes de combustibles naturels peuvent permettre d'utiliser moins le pétrole, les biocarburants pouvant d'ailleurs être inclus dans l'essence. Du point de vue de l'effet de serre, leur production pourrait absorber autant de CO2 qu'elle en rejette lors de la combustion. Si les ressources agricoles pour remplacer totalement le pétrole sont insuffisantes, cela pourrait permettre en tous cas de faire vivre un grand nombre d'agriculteurs actuellement positionnés sur des marchés en surproduction. Une autre solution pourrait se trouver dans la pile à combustible, où l'on se servirait d'hydrogène pour rejeter de l'eau. Pour l'instant, cette possibilité n'est pas encore au point, et nécessiterait évidemment des investissements colossaux pour sortir du règne du pétrole. Il est nécessaire en tous de fournir un effort important de recherche dans chacun de ces domaines, et s'il est d'ores et déjà en cours, vu l'importance de ces questions on peut considérer qu'il ne sera jamais suffisant.