Le gouvernement travailliste de Gordown Brown est au plus bas dans les sondages. Si rien n'est jamais certain en matière d'élections à la venir, le conservateur David Cameron semble promis aujourd'hui à devenir Premier ministre aux prochaines élections générales en 2010. De nos jours, le parti conservateur britannique ne fait pas dans la dentelle en matière de construction européenne : les conservateurs rejettent à peu près tout nouveau projet de l'Union Européenne. Selon eux, l'Union a une vocation de zone de libre échange où est assurée la libre concurrence, le reste n'est vu que comme de la bureaucratie inutile et inefficace. Actuellement, les conservateurs britanniques souhaitent la mort du Traité de Lisbonne, tout comme ils voulaient la mort du Traité Constitutionnel Européen. Ils veulent faire le maximum pour le faire échouer, et sont déterminés à tout bloquer en Europe pour que la Grande Bretagne se libère de tous les traités qu'ils jugent inutiles.

Au Parlement Européen, les tories siègent dans le même groupe que la plupart des partis chrétiens démocrates, qui sont, eux, partisans de la construction européenne. François Bayrou en avait tiré sa conclusion en créant son propre groupe parlementaire et son propre parti politique européen, le Parti Démocrate Européen. Le parti conservateur britannique n'appartient pas vraiment au Parti Populaire Européen, qui est pro-européen, mais son association avec lui dans le même groupe parlementaire empêche un positionnement clair de la droite européenne.

Il est d'ailleurs triste de voir que la droite européenne est autant divisée sur la question de la construction européenne. L'euro-scepticisme exprimé par certains partis tourne parfois au nationalisme, et la haine contre l'Union Européenne fait se rapprocher malgré eux des partis comme les tories britanniques ou le parti polonais Droit et Justice de Lech Kaczynski. Le Parlement Européen a adopté récemment une règle interne pour y diminuer le nombre de groupes politiques. Cela ne doit pas forcément amener les groupes à accueillir des conceptions encore plus diverses, alors que c'est de convergences dont a besoin la politique européenne. Le Parti Populaire Européen devrait, pour bien faire, prendre son indépendance comme groupe politique, et forcer ses membres euro-sceptiques à rejoindre des groupes politiques authentiquement euro-sceptiques. Cela faciliterait les discussions parlementaires, ainsi que la compréhension des débats européens. Quant au cas britannique, on peut y regretter l'absence d'un parti de sensibilité "populaire"...