Le député socialiste Régis Juanico vient de déposer un projet de loi visant à accorder des aides au départ en vacances pour les enfants, d'un montant minimal de 200 euros. Il existe déjà des mécanismes d'aides au départ en vacances, mais ce député explique dans le Figaro qu'elles sont insuffisantes, arguant que "les enfants de classe moyenne échappent complètement à ces dispositifs". Et les grands mots sont utilisés pour défendre cette nouvelle généreuse subvention : le fait que des enfants ne partent pas en vacances l'été chaque année est considéré comme "une injustice et une inégalité majeures dans notre pays". Il considère que le coût de sa proposition va de 600 à 800 millions d'euros, ce qu'il relativise en parlant de la loi TEPA qui aurait déjà été plus coûteuse que ça.

Difficile d'être plus démagogique que ce député. A-t-il entendu parler du déficit public français, qui alourdit chaque année la dette française et augmente la charge énorme des intérêts que doit payer l'État ? Celui-ci ne peut en aucun cas subventionner ce genre de mesures, et s'il avait vraiment par magie 800 millions à dépenser, il y aurait bien d'autres priorités bien plus importantes, telles que la justice ou l'enseignement supérieur. Vouloir donner des aides au départ en vacances aux enfants issus des classes moyennes est bel et bien une mesure digne du plus pesant des États providence, d'autant plus absurdes que ce sont justement les classes moyennes qui payent la plus grande partie de l'impôt sur le revenu en France (par leur nombre et le fait qu'elles soient imposables). Tout prélèvement fait dans le but de leur rendre ne peut qu'équivaloir à prendre des frais de gestions et à forcer les ménages à dépenser l'argent de la façon que l'État souhaite, et non selon leurs propres choix.

Si les Français peuvent compter sur d'importants congés payés, faut-il pour autant qu'ils soient obligés de partir en vacances ? Se conformer à une norme sociale n'est en rien résoudre une injustice, encore moins évidemment une injustice majeure. Ce serait probablement l'un des points les moins importants à prendre en compte. Offrir aux Français leurs loisirs relève de l'accessoire le plus complet, alors qu'il y a tellement plus à faire dans d'autre champs. En conséquence, cette mesure est marquée du sceau de la démagogie la plus insupportable.

A quand le droit à la Playstation 3 garanti par l'État pour tous les enfants ?