Le 1er janvier 1999 marquait la naissance de l'euro, la monnaie commune de 11 pays d'Europe. La monnaie unique constituait la 3ème phase de l'Union Economique et Monétaire, dont le but était de mettre fin aux nuisances des variations de taux de change entre les pays européens. Dans le commerce international, ces variations de taux de change ont toujours représenté des difficultés, leurs évolutions étant bien trop brusques par rapport aux économies. Les économies européennes étant de plus en plus liées les unes aux autres, instaurer des taux de change fixes devenait une nécessité, et le meilleur moyen d'y arriver était la monnaie unique. Ces considérations, si elles touchent peu les citoyens directement dans leur vie quotidienne, n'en sont pas moins essentielles. Il suffit de voir pour cela comment les évolutions comparées de l'euro, de la livre, du dollar ou du yuan continuent d'affecter l'économie pour s'en convaincre. Dans le commerce international, les problèmes monétaires plongent régulièrement des pays dans des crises aigües.

10 ans plus tard, c'était au tour de la Slovaquie de devenir le seizième pays de la zone euro. Cette nouvelle entrée tend à prouver que l'euro est un succès durable, puisqu'il continue à attirer des nouveaux pays. C'est vrai des pays de l'Europe de l'est, qui ont adhéré à l'Union Européenne qu'en 2004 ou 2007, mais cela devient de plus en plus vrai également pour des pays plus anciens pour lesquels la fin de la monnaie nationale était une question taboue. Ainsi, le Danemark recommence à s'intéresser à la question après s'être prononcé autrefois contre. Il faut dire que la non-appartenance du Danemark à la zone euro les force à avoir des taux d'intérêts supérieurs à ceux pratiqués par la Banque Centrale Européenne. En période de crise, cela compte. Et d'ailleurs l'euro constitue un formidable bouclier face aux attaques monétaires qui n'auraient pas manqué de s'abattre sur plusieurs pays de la zone euro lors de la crise actuelle. L'exemple de la Grande Bretagne en est un exemple frappant : la livre sterling chute actuellement, tombant à des niveaux extrêmement bas, approchant même la parité avec l'euro. Cela se traduira par un renchérissement immédiat des biens importés, une évolution susceptible de diminuer significativement le pouvoir d'achat des ménages britanniques. Autrefois impensable, la possibilité d'une adhésion à l'euro commence à refaire surface.

Le danger étant d'en arriver à une situation aussi grave que l'Islande, dont la monnaie s'est effondrée avec l'ensemble du système financier, plongeant le pays dans le désarroi le plus total. Aujourd'hui, ce minuscule pays en terme de population (ayant même moins d'habitants que le Luxembourg) cherche de façon paniquée comment pouvoir adopter l'euro au plus vite. Cela prouve bien la force représentée par la protection d'un groupe entier, un atout évident face aux dangers de la solitude monétaire.

Bien sûr, partager la même monnaie nécessite d'avoir des politiques économiques communes. Mais dès que les économies sont ouvertes les unes aux autres, c'est loin d'être un mal. Du haut de ses dix ans, l'euro est donc appelé à vivre longtemps et à devenir la monnaie d'un nombre encore croissant de populations.