Le conflit en Guadeloupe touche à sa fin, et d'une façon bien peu glorieuse. Au fur et à mesure il aura montré sa nature nationaliste, voire raciste, sous l'influence de son leader exalté Elie Domota. L'Etat a accepté de signer un accord à courte vue, qui sera surtout dévastateur sur la durée. Encore plus de fonctionnaires, encore plus de surprimes aux revenus par rapport à ce qu'il se fait en métropole, encore plus de dépenses publiques qui ne se justifient pas... Le coût dépassera les centaines de millions d'euros, mais cela ne sera que de nouvelles dépenses régulières de fonctionnement, rien qui permette de penser que l'économie locale repartira par la suite sur de nouvelles bases. Bien au contraire, le secteur privé, déjà bien faible, sort encore plus détruit par les grèves, les fermetures imposées par des milices et l'image donnée de l'inhospitabilité de la Guadeloupe. Tout ce qui faisait de la Guadeloupe une île socialement affaiblie sort renforcé, et l'argent public est dépensé à torrents pour cela.

D'une manière générale, le déficit public explose. Le gouvernement reconnaît qu'il dépassera les 5 % du PIB en 2009, ce qui est une très mauvaise nouvelle. Bien sûr, l'intervention de l'Etat est nécessaire en période de crise. La sauvegarde des banques via des prêts pour consolider leurs actifs, le plan de relance fondé sur l'investissement en infrastructures ou les mesures de primes à la casse, tout cela a un coût. Cela aurait déjà été plus facile si l'on avait fait davantage d'efforts pour réduire les déficits les années précédentes. Cela aurait également du faire écarter de nouvelles mesures coûteuses et très marginalement utiles, comme de nouvelles réductions d'impôts (telle que la suppression des deux derniers tiers de l'impôt sur le revenu de 2009 pour les ménages placés dans la première tranche). Le minimum serait déjà d'éviter les dépenses qui seront condamnées à être maintenues années après années, créant de nouveaux gouffres pour les finances de l'Etat !

Il serait aussi avantageux de poursuivre les réformes structurelles visant à économiser l'argent public, surtout dans les situations où il est peu productif. Mais il suffit de contestations de la part de tous les corporatismes pour faire reculer tout effort en la matière, les personnels au mode de raisonnement binaires se succèdent dans des "luttes" pour préserver leur pré carré, oubliant la vision d'ensemble qu'il faut avoir lorsque l'on considère l'intérêt général. Dès lors, pourquoi le gouvernement devrait-il reculer ? La crise le met en situation de faiblesse, mais il doit se souvenir que quoiqu'il "lâche", il n'en sera pas davantage approuvé. C'est ainsi que de l'argent public est dépensé sans raison, qu'il en pleut pratiquement pour un oui ou pour un non, oubliant toute considération de nécessité.

Il aura par exemple suffi au sculpteur Daniel Buren de se plaindre dans les médias, pour que plus 4 millions d'euros soit dépensés pour rénover son "œuvre" au Palais Royal, en fait des colonnes de béton unanimement détestées par la population. Voilà où le manque de courage conduit, où le manque de respect de l'argent des Français amène. L'économie française et la France dans son ensemble en souffrent, et cela depuis bien trop longtemps. Plutôt que de faire pleuvoir de l'argent aveuglement sur des trous sans fond, la priorité devrait plutôt être de chercher où se trouvent les graines prêtes à éclore dans la terre. Et quitter, ainsi, la voie de la fatale facilité.