Le Premier ministre François Fillon a dévoilé un plan de réduction de déficits qui pour une fois, ne cherche pas à éviter pudiquement le mot "rigueur". Honnêtement, le grand tort d'un tel plan, c'est de ne pas avoir été mis en place plus tôt. Si les mesures du paquet fiscal reposaient sur des questions d'opportunités politiques (augmenter le pouvoir d'achat via la défiscalisation des heures supplémentaires par exemple), elles avaient l'inconvénient de ne pas être financées proprement. C'est déjà une première leçon à tirer pour la suite : arrêter de financer des mesures économiques par l'augmentation de la croissance qu'elles génèreront. Le procédé est trop incertain. Pour réduire les déficits, la première priorité du gouvernement est de cibler les niches fiscales. On a ainsi vu ces derniers jours une polémique sur le taux de TVA réduit dont bénéficient les parcs d'attraction. A ce propos, on peut déjà être surpris d'apprendre qu'une telle niche fiscale existait, sans qu'il y ait une véritable justification économique.

Mais dans la liste de mesures de François Fillon, celle qui a le plus fait parler d'elle est la taxe sur les sodas. Elle fut présentée autant comme une mesure de santé publique que comme une mesure de réduction des déficits. Mais le doute est permis. Pour ne pas plomber le pouvoir d'achat des ménages, elle devrait rester mesurée, ce qui signifierait des recettes modérées, et également peu d'incitations à un changement de consommation. En fait, la vraie question est de savoir si les sodas sont quelque chose de nuisible. Ce produit n'a rien à voir avec quelque chose comme la cigarette : il n'y a pas d'addiction physique au soda, et celui-ci n'a pas directement d'effets négatifs sur la santé. Le débat s'élargit alors sur la question de la lutte contre l'obésité.

S'il y a des différences morphologiques entre les individus, personne n'est prédisposé pour autant à l'obésité, qui dépasse la question du simple surpoids. Le secret d'un poids de forme n'en est justement pas un : il suffit de manger équilibré (et en quantité modérée), et d'avoir une activité physique régulière. Pour ceux qui l'ignoraient, la propagande intensive de l'INPES sur MangerBouger.fr permet de combler les manques d'informations. Cela ne coûte pas plus cher de manger équilibré que de manger n'importe quoi. Il s'agit seulement de se soucier de soi-même.

L'obésité est d'abord un problème de responsabilité individuelle. Si l'on en croît la frénésie entourant tel ou tel régime, les Français gardent le souci de ne pas être trop en surpoids. Un mode de vie sain est préférable à des cycles excès/régimes. Les Français échappent déjà aux plus grandes hérésies diététiques. Aux Etats-Unis, l'apparition cet été de bâtons de beurre fris en guise de snacks a laissé pantois de nombreuses personnes.