Quelles sont les dix bonnes raisons pour ne pas laisser François Hollande entrer à l'Elysée ? La question parait purement rhétorique, tellement cet événement nous est actuellement présenté comme absolument certain. Au Parti Socialiste, la victoire ne fait pas l'ombre d'un doute, la présidence de l'Assemblée Nationale a d'ores et déjà été distribuée à Ségolène Royal, et François Hollande est en train de choisir le nouveau papier peint de sa chambre au 55 rue du faubourg St-Honoré. Mais voyons quand même pourquoi il aurait été préférable que cela n'arrive pas :
  1. Il manque totalement d'expérience gouvernementale. Voilà qui peut paraître étonnant pour quelqu'un de 57 ans, et qui cherche à obtenir le poste le plus haut placé en France. Sa génération a pourtant été très bien servie en la matière, mais lui n'a pas été testé.
  2. Et ce qui ne va pas pour rassurer, c'est qu'au cours de ses onze années passées à la tête du Parti Socialiste, il a fait preuve d'un manque de leadership ahurissant. Manquant totalement d'autorité au moment du référendum sur le TCE de 2005, reconduit à son poste par défaut en 2003 et de 2005, il incarne totalement les échecs du PS sur cette période.
  3. François Hollande est un candidat de second choix, dont les perspectives se sont améliorée non pas parce qu'il avait convaincu, mais parce que le premier choix s'est avéré être un individu bien peu recommandable.
  4. Il est soutenu par le Parti Socialiste, un parti qui n'a toujours pas réussi à se débarrasser de ses vieux schémas de pensée sur la lutte des classes et sur l'Etat Providence systématique. Les projets socialistes publiés jusqu'à présent semblent d'ailleurs considérer que l'argent tombe du ciel.
  5. Les personnalités socialistes qui seraient amenées à être au gouvernement ne sont, pour la plupart, guère réjouissantes. Au niveau âge et parité, on risque d'avoir des surprises.
  6. Il est favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, or cette adhésion condamnerait la possibilité d'une Europe fédérale, et forcerait le projet européen à se cantonner à jamais à n'être qu'une zone de libre échange.
  7. Il refuse l'inscription de l'interdiction des déficits dans la Constitution. S'il y a bien une chose que les trente dernières années nous ont appris, c'est que les tentatives de relance de la croissance économique par des déficits structurels ne fonctionnent pas.
  8. Ce refus de l'équilibre budgétaire n'est pas si étonnant, quand on sait que la mesure la plus emblématique actuellement de François Hollande est le recrutement de 60 000 professeurs, alors que le besoin est loin d'être avéré.
  9. Dans la même veine, les 300 000 "emplois d'avenir" qu'il promet relève d'une mauvaise vision économique, celle où l'Etat fait diminuer le chômage en multipliant lui-même les embauches.
  10. Enfin, il serait embarrassant pour le Parti Socialiste de porter à la Présidence quelqu'un qui s'autoproclame de droite.