Ehud Barak a annoncé quitter la politique à la fin de la législature. Il n'a que 70 ans, autant dire qu'il pouvait encore avoir bien des années devant lui selon les standards de la politique israélienne. Comme tant d'autres, il est arrivé à la politique par la voie militaire, après une carrière qui l'a mené à la tête des armées. Comme tant d'autres, il s'est montré flexible idéologiquement. Quand Ariel Sharon devenait de plus en plus flexible pour favoriser la paix au Proche Orient, lui est passé du travaillisme à une alliance avec le jusqu'au boutiste Netanyahu. Il ne manquera pas. De toute façon, en Israël, rien ne change.

On a encore eu dernièrement un nouveau round d'hostilités entre Israéliens et Palestiniens, en l'occurrence sur la bande de Gaza. Missiles et roquettes sont tombés de part et d'autres sur la population civile, assurant de nouvelles tragédies, et le renforcement de haines ancestrales. Un accord entre le Hamas et le gouvernement israélien a temporairement mis fin aux combats, jusqu'à la prochaine fois. Du côté de la Cisjordanie, Mahmoud Abbas a réussi ce que la Palestine soit considérée comme un Etat observateur aux Nations Unies. Concrètement, cela ne changera pas grand chose, mais Israël et les Etats-Unis étaient contre, donc la Palestine considère cela comme une victoire. Mais Israël riposte en déclarant vouloir construire encore plus de colonies dans les territoires occupés et en bloquant l'argent collecté au nom de la Palestine. En janvier prochain, des élections auront lieu en Israël et Benjamin Netanyahu en est le grand favori, alors qu'il est sur une ligne prônant aucune concession.

Pour résumer, rien n'est fait pour faire progresser la paix, Israël continue de penser qu'un jour les Palestiniens leur laisseront la place d'une manière ou d'une autre, et les Palestiniens continuent de souhaiter la destruction d'Israël. C'est comme d'habitude en Israël...

Ceux qui veulent la paix au Proche Orient sont minoritaires, chaque camp est appuyé par des alliés importants qui ne voient plus les choses sous un angle rationnel. Mépris et ressentiments sont les moteurs d'un conflit qui n'en finit pas, et qui ne donne plus aucune indication qu'il puisse prendre fin un jour. Finis, les espoirs de processus de paix, les accords d'Oslo vont bientôt avoir 20 ans, et tout l'optimisme que l'on pouvait ressentir à l'époque a complètement disparu. Ceux qui maugréaient ont fini par avoir le dernier mot, et il est désormais probable que rien ne soit résolu à la fin de ce siècle, à moins qu'un peuple ne commette un génocide envers un autre, ce qui n'est évidemment en aucun cas une issue souhaitable. Pourquoi alors continuer à s'intéresser à ce conflit maudit ? Ce n'est pas là bas que l'avenir se joue. Ou plutôt : ce n'est pas là bas que l'avenir doit se jouer.