mercredi 10 mai 2006
Le droit de grève et ses limites
Par xerbias, mercredi 10 mai 2006 à 22:23 :: General
Lors de la récente crise du CPE, on pouvait avoir des avis mitigés : d'une part connaître la logique qui a abouti à la création de ce texte, et d'autre part comprendre l'origine des craintes qu'il génère, dans le fil du débat chômage ou précarité. Mais il y a un phénomène qui est certainement discutable dans cette crise, c'est le blocage des facultés.
Les étudiants qui souhaitaient s'opposer au texte en faisant grève, c'était leur propre problème, leur propre décision. Quelles que soient leurs opinions, ils peuvent manifester pour faire connaître leur avis dans le but d'y sensibiliser la population. Mais empêcher leurs condisciples d'assister aux cours alors qu'eux souhaitaient continuer d'étudier, ce n'est pas reconnu par un quelconque texte, ce n'est en aucun cas un droit. Il faut dire que la grève repose sur un concept de démonstration de capacité de nuisance pour défendre ses intérêts. Lorsque les employeurs sont tellement concentrés qu'il se trouve une situation d'oligarchie, il est normal que les employés souhaitent se concerter et adopter une position commune, et ainsi éviter qu'ils soient trop divisés pour être automatiquement perdants. Encore faut il bien savoir vers qui cette capacité de nuisance est dirigée. Si elle l'est contre des intérêts de l'employeur, c'est en somme assez naturel. Si elle l'est contre l'ensemble de la population, soit en fait tous ceux qui n'ont aucun pouvoir dans les revendications des grévistes, c'est non seulement inutile pour leur conflit, mais aussi dommageable pour les innocents touchés.
C'est dans ce genre de cas que l'on parle de prise d'otages. Certes, il n'y a pas détention dans un cachot par des personnes armées, mais le principe est le même : le gréviste continue la grève pour nuire à un innocent, et souhaite que le pouvoir ait suffisamment pitié de l'otage pour qu'il cède à ses revendications. En fait, dans ces cas de figure, le pouvoir, c'est toujours le pouvoir public. Trop souvent, des employés du secteur public font grève pour leurs intérêts personnels, invoquant étrangement l'intérêt général alors que ce sont eux qui précisément nuisent à la population en n'assurant pas la mission qu'il leur a été confiée. Comment peut on vouloir la défense du service public lorsque pour cela, on ne l'assure justement pas ? A vrai dire, chacun comprend que les services d'intérêt généraux sont cruciaux pour le bon fonctionnement de notre société. Et l'on souhaite d'autant plus qu'ils soient assurés lorsque ceux dont c'est la mission ne le font pas pour hypocritement le défendre. Dans les services publics, libre aux grévistes donc de ne pas travailler. Mais que la tâche continue d'être faite, pour ne pas nuire à l'intérêt général. Il semble qu'il y a une loi qui empêche de remplacer un gréviste à son poste de travail. Ce ne devrait pas s'appliquer pour les services publics, justement publics de par leur nature indispensable. Et que les grévistes se rassurent, leurs employeurs continueraient bien d'être autant ennuyés, vu que faire remplacer quelqu'un au pied levé est plus difficile que de simplement mettre une pancarte "le service n'est plus assuré à cause de mouvements sociaux". Et leur pouvoir de nuisance ne serait plus dirigé contre la population. Il y a bien des situations qui devraient être examinées au cas par cas, mais tel devrait être le principe général. Les services d'intérêt général doivent être assurés, peu importent les circonstances, car leur nature l'exige.
Et pour en revenir à ceux qui les bloquent, même en en n'étant pas employés, le même principe doit prévaloir : ils ne doivent pas être interrompus. Et si quelqu'un ne souhaite pas travailler, qu'il n'oblige pas les autres à faire comme lui s'ils ne le désirent pas. Le droit de grève est un droit, mais ce n'est pas un droit de nuire à la population. L'intérêt général doit prédominer face aux intérêts catégoriels, et chacun doit être libre de se déplacer, d'apprendre, d'être soigné chaque jour comme doivent le permettre les services publics, ou ceux qui sont délégués. Pour cela, il faut davantage qu'un minuscule service minimum.
Les étudiants qui souhaitaient s'opposer au texte en faisant grève, c'était leur propre problème, leur propre décision. Quelles que soient leurs opinions, ils peuvent manifester pour faire connaître leur avis dans le but d'y sensibiliser la population. Mais empêcher leurs condisciples d'assister aux cours alors qu'eux souhaitaient continuer d'étudier, ce n'est pas reconnu par un quelconque texte, ce n'est en aucun cas un droit. Il faut dire que la grève repose sur un concept de démonstration de capacité de nuisance pour défendre ses intérêts. Lorsque les employeurs sont tellement concentrés qu'il se trouve une situation d'oligarchie, il est normal que les employés souhaitent se concerter et adopter une position commune, et ainsi éviter qu'ils soient trop divisés pour être automatiquement perdants. Encore faut il bien savoir vers qui cette capacité de nuisance est dirigée. Si elle l'est contre des intérêts de l'employeur, c'est en somme assez naturel. Si elle l'est contre l'ensemble de la population, soit en fait tous ceux qui n'ont aucun pouvoir dans les revendications des grévistes, c'est non seulement inutile pour leur conflit, mais aussi dommageable pour les innocents touchés.
C'est dans ce genre de cas que l'on parle de prise d'otages. Certes, il n'y a pas détention dans un cachot par des personnes armées, mais le principe est le même : le gréviste continue la grève pour nuire à un innocent, et souhaite que le pouvoir ait suffisamment pitié de l'otage pour qu'il cède à ses revendications. En fait, dans ces cas de figure, le pouvoir, c'est toujours le pouvoir public. Trop souvent, des employés du secteur public font grève pour leurs intérêts personnels, invoquant étrangement l'intérêt général alors que ce sont eux qui précisément nuisent à la population en n'assurant pas la mission qu'il leur a été confiée. Comment peut on vouloir la défense du service public lorsque pour cela, on ne l'assure justement pas ? A vrai dire, chacun comprend que les services d'intérêt généraux sont cruciaux pour le bon fonctionnement de notre société. Et l'on souhaite d'autant plus qu'ils soient assurés lorsque ceux dont c'est la mission ne le font pas pour hypocritement le défendre. Dans les services publics, libre aux grévistes donc de ne pas travailler. Mais que la tâche continue d'être faite, pour ne pas nuire à l'intérêt général. Il semble qu'il y a une loi qui empêche de remplacer un gréviste à son poste de travail. Ce ne devrait pas s'appliquer pour les services publics, justement publics de par leur nature indispensable. Et que les grévistes se rassurent, leurs employeurs continueraient bien d'être autant ennuyés, vu que faire remplacer quelqu'un au pied levé est plus difficile que de simplement mettre une pancarte "le service n'est plus assuré à cause de mouvements sociaux". Et leur pouvoir de nuisance ne serait plus dirigé contre la population. Il y a bien des situations qui devraient être examinées au cas par cas, mais tel devrait être le principe général. Les services d'intérêt général doivent être assurés, peu importent les circonstances, car leur nature l'exige.
Et pour en revenir à ceux qui les bloquent, même en en n'étant pas employés, le même principe doit prévaloir : ils ne doivent pas être interrompus. Et si quelqu'un ne souhaite pas travailler, qu'il n'oblige pas les autres à faire comme lui s'ils ne le désirent pas. Le droit de grève est un droit, mais ce n'est pas un droit de nuire à la population. L'intérêt général doit prédominer face aux intérêts catégoriels, et chacun doit être libre de se déplacer, d'apprendre, d'être soigné chaque jour comme doivent le permettre les services publics, ou ceux qui sont délégués. Pour cela, il faut davantage qu'un minuscule service minimum.