Dimanche dernier, rue des rosiers à Paris, une bande d'une trentaine d'hommes est venue avec une attitude hostile, en cherchant explicitement la bagarre avec la LDJ. Ils se présentèrent comme appartenant à un groupuscule sectaire prônant la suprématie des noirs et leur domination à venir sur le monde, et ils accusaient la LDJ d'avoir agressé des noirs. Ils voulaient donc faire une démonstration de force en provoquant des combats de rue. En dehors même du discours fondamentalement raciste que ce groupuscule véhicule, il reste l'existence d'une milice ethnique qui ne peut qu'inquiéter. Inutile de citer ici cette organisation, ce serait faire de la publicité pour elle, et c'est ce que ces membres recherchent. Il y a d'ailleurs d'autres organisations du même type, au service d'ethnies différentes : il y a par exemple celles qui sont liées au FN, ou encore la LDJ, à la doctrine très peu pacifiste. Evidemment, dans chacun dans ces cas, ces actions sont condamnées par ceux qu'elles sont censées protégées. Il n'y a aucun doute sur la volonté de vivre ensemble de chacune des composantes de la France. Malheureusement, on retrouve toujours des minorités d'excités racistes qui souhaitent la guérilla urbaine pour faire valoir leurs sombres vues.

Aucun acte délictueux ne peut être toléré. On ne peut admettre que des bandes usent de la violence et fassent régner la violence pour un oui ou pour un non, voire pour aucune raison. La nuit dernière, une émeute a éclaté à Montfermeil, rappelant celles de novembre dernier. Durant ces tristes nuits, de nombreuses bandes avaient attaqué des édifices publics et les locaux d'entreprises, brûlé des voitures et des écoles, agressé des passants innocents, et affronté les forces de l'ordre. A la suite de ces événements, on a vu surgir toute sorte de sociologues, d'homme politiques ou de membres d'associations aveuglés par leur naïveté. Ils tentèrent de justifier ces émeutes, en évoquant pèle mêle la mort de deux adolescents qui avaient pris la décision incompréhensible de fuir dans un transformateur électrique, les propos tenus par le Ministre de l'Intérieur, ou bien la condition sociale des émeutiers.

Il faut répondre deux choses. Premièrement, les émeutiers ne se souciaient aucunement des retombées politiques de leurs actes, puisque ceux-ci répondaient au seul impératif de nuisance envers la société. Aucune revendication, aucun slogan n'a agrémenté ce que certains ont perçu comme une "lutte", au contraire de ce qui s'est passé lors de mai 1968. Aucun sentiment de classe non plus, puisque ce qu'ils détruisaient étaient les voitures de leurs voisins, l'école qui permet à leurs petits frères de grandir, les bus qui leur permettent de se déplacer. Seul prévaut l'envie de faire du mal, de faire comme les plus forcenés d'entre eux et de soulager leur ennui par la destruction. Deuxièmement, même s'ils avaient eu des motifs de mécontentement, rien ne justifie de mettre à feu et à sang le pays lorsque celui ci est démocratique. On peut imaginer des révolutions populaires pour instaurer la démocratie, mais si celle-ci est en place, elle doit s'appliquer : si un problème se pose, les pouvoirs publics doivent s'en occuper. S'ils ne sont pas jugé efficaces, il est possible de les changer lors des élections. Dans ce cadre, on ne peut admettre l'usage de la violence, là où le bulletin de vote suffit. Mais ceux qui aiment détruire ne vont pas voter, car ils n'ont absolument aucune notion de citoyenneté. Il est certes bien triste d'imaginer la façon dont vivent ceux qui n'ont aucune morale. Il ne doit jamais être trop tard pour les remettre sur le bon chemin. Néanmoins, chacun doit comprendre que le dialogue n'est pas possible dans la violence. Ceux qui la commettent doivent être punis, car la force doit rester à la disposition de l'autorité publique.

Vivre ensemble n'est pas toujours facile, et les différences d'opinions sont souvent sujettes à affrontements. Les bases de notre système démocratique reposent sur la participation de chacun et le dialogue, ce que la violence exclue. Il est donc nécessaire qu'elle soit punie en tous cas, quelles que soient les excuses qu'on peut lui donner.