Le ministre de l'Education, Gilles de Robien, a fait passer une circulaire indiquant que la méthode dite globale devait être proscrite des méthodes d'apprentissages de la lecture employées au CP, au profit de la méthode syllabique, plus connue comme étant celle du B-A BA. Cette décision a été prise afin de lutter contre les difficultés qu'ont certains enfants à lire alors qu'ils sont au collège, payant le prix de méthodes d'apprentissages inadaptées. Malgré l'échec en pratique de cette méthode, de nombreux enseignants s'acharnent à l'utiliser, par habitude ou par idéologie, méprisant les consignes de leur ministère de tutelle. Les victimes sont les enfants qui ne sauront pas lire correctement à la sortie de l'école primaire, alors qu'ils devraient pouvoir le faire après quelques mois seulement de CP. On trouve même certains inspecteurs d'académie ou certains chercheurs pour se révolter et défendre une méthode pourtant tellement discréditée dans les faits.

Les parents d'élèves, eux, essaient d'essuyer les plâtres des comportements de ces instituteurs : les voilà obliger d'acheter des manuels d'apprentissage de la lecture par méthode syllabique, pour apprendre eux-mêmes à leurs enfants à lire correctement. Certes, on est jamais aussi bien servi que par soi même. Mais doit-on faire évoluer l'enseignement français vers le home schooling, où les enfants restent chez eux, l'enseignement étant apporté par des parents effrayés du niveau des écoles publiques ? Ce n'est pas souhaitable. Mais les professeurs de l'Education Nationale agissent parfois selon des critères bien éloignés de l'intérêt de leurs élèves. Ils ne sont pas les seuls à être responsables de cette situation : d'une part, l'influence de syndicats politiquement orientés est encore forte, et facteur de résistances dans les efforts d'améliorations des choses. D'autre part, on peut expliquer les difficultés rencontrées par les professeurs par une formation inadaptée, les IUFM étant probablement la plus grosse source de facteurs d'inadaptation de l'Education Nationale, voire même son péché originel. Il n'en reste pas moins qu'en l'occurrence, les instituteurs du CP devraient vraiment se remettre en question et changer de méthodes, et se rendre compte que leur travail oblige leurs collègues des classes scolaires supérieures à repasser désespérément derrière eux pour rattraper les dégâts. Mais il en reste toujours des lacunes et des retards.

Il n'est pas admissible qu'un corps refuse d'appliquer les consignes émises par un gouvernement dont la légitimité repose sur le peuple. En se comportant comme une caste indépendante, ces professeurs des écoles nuisent aux élèves, et forcent les parents à faire leur travail. Dès lors, leur action est malheureusement contre productive. S'ils ont le droit à l'erreur, il n'est pas normal qu'ils y persistent.