Les mid-terms elections approchent aux Etats-Unis, et le camp républicain est loin d'être à la fête. Malgré tout ce que peut leur dire George Bush, les Américains commencent à s'apercevoir que la guerre en Irak s'apparente bien à un bourbier dans lequel ils se sont engagés pour de mauvaises raisons : il n'y avait pas d'armes de destructions massives là-bas, contrairement à ce que l'on leur a fait croire. De ce fait, la côte de popularité de George Bush est calamiteuse, surtout que s'est aussi ajouté à ça la mauvaise gestion de l'ouragan Katrina. Les parlementaires républicains n'ont donc aucune envie d'être associés à celui qu'ils ont soutenu sans l'ombre d'un doute, et leurs adversaires démocrates se contentent de mettre en avant le bilan adverse pour mettre en évidence une nécessité de changement. En outre, le scandale Mark Foley, du nom d'un congressman républicain qui correspondait de façon inappropriée avec des stagiaires lycéens sans réprobation immédiate de ses pairs, peut potentiellement repousser les évangélistes qui soutenaient jusque là sans faille les conservateurs pour des raisons morales.

Ce scandale, les révélations sur la préparation de la guerre en Irak et la situation géopolitique sont donc défavorables aux républicains. Mais c'est oublier le fait que les élections de parlementaires américains se font sur des débats très locaux, et malgré les désavantages du moment, la campagne électorale fait rage aux Etats-Unis, et les républicains sont toujours devant au niveau des levées de fond, ce qui leur permet de financer de nombreuses campagnes publicitaires à la télévision, le plus souvent pour attaquer violemment leur adversaire. Ces publicités souvent à la limite de l'honnêteté intellectuelle peuvent toutefois leur permettre de gagner quelques points. D'une manière générale, les républicains essaient de faire passer l'idée que les démocrates sont faibles face au terrorisme, qu'ils sont obsédés par une volonté d'augmenter les impôts et qu'ils sont éloignés du peuple, une accusation que fait échos au débat français actuel. En tout état de cause, la Chambre des représentants semble déjà perdue pour les républicains, mais ceux-ci essaient de sauver le Sénat. En filigrane, se profilent déjà les élections présidentielles de 2008, et certaines personnalités politiques semblent déjà en campagne pour cette élection là au travers de celle actuelle. Ainsi, Hillary Clinton, John McCain et Barak Obama se font remarquer des médias en prenant note pour dans deux ans.

En fait, la question que se pose l'Amérique actuellement est celle de la sortie de l'Irak : doit-elle être immédiate, faut-il bâtir un plan de sortie ou faut-il s'en remettre aux décisions des généraux. Confrontée à la question, les démocrates esquivent et répondent avec raison que même en cas de victoire, seul le Président pourra prendre les décisions relatives au conflit irakien. Mais ils doivent au moins se rappeler qu'il leur faudra être fort sur cette question lorsque la présidentielle viendra, et les Etats-Unis ont besoin d'une nouvelle doctrine sur la gestion des pays hostiles, comme le sont l'Iran et la Corée, deux autres pays de l'"Axe du mal" évoqué par George Bush qui sont autant de dossiers épineux.