Les Etats-Unis ne réclament que cela à la Chine : qu'elle réévalue sa monnaie. En effet, lorsque les Etats-Unis connaissent des déficits commerciaux records, ce sont les excédents commerciaux chinois qui explosent. Selon la théorie des marchés, l'ajustement devrait se faire par une baisse du dollar et une hausse du yuan, la monnaie chinoise. Si le dollar est bien orienté à la baisse (par rapport aux autres monnaies comme l'euro), le yuan, lui, ne bouge pas. Car l'Etat chinois aide massivement la stabilité du cours de sa monnaie, alors qu'il devrait augmenter fortement. Ce faisant, elle bénéficie toujours d'un avantage prix pour ses produits, ce qui créé de fait une concurrence commerciale déloyale qui empêche un rééquilibrage des échanges. En effet, si le dollar venait à baisser et le yuan à augmenter, la marchandise chinoise deviendrait moins attractive comparativement parlant. Cela voudrait aussi dire une croissance moins forte pour l'économie chinoise, alors que celle-ci est énorme (plus de 8 % par an depuis des années). En maintenant sa monnaie à un cours artificiel, la Chine joue bien en dehors des règles du commerce mondial.

La Chine, elle, affirme que ce protectionnisme de sa part est parallèle à celui affiché par les pays occidentaux vis-à-vis de sa marchandise. C'est prendre la conséquence pour la cause. En outre, cet argument parait surréaliste quand on sait que la Chine est un pays qui utilise beaucoup le protectionnisme en bonne et due forme pour défendre ses intérêts nationaux. Par exemple, pour s'implanter en Chine, la plupart des entreprises sont obligées d'être acceptées par l'Etat chinois, de faire des joint-ventures avec les entreprises nationales et de faire des transferts de technologie qui creusent leur propre perte. En fait, les termes du contrat sont léonins, et la Chine semble bien décidée à écraser par toute sa taille et sa puissance le commerce occidental. Actuellement, les industriels occidentaux ne voient dans la Chine qu'une possibilité de bas coûts et un gros marché potentiel. Très bientôt, ce sera leur concurrent le plus dangereux, et ce d'autant plus qu'il ne respecte pas les règles. Si la Chine a bien le droit de profiter du commerce mondial, il faut néanmoins veiller à ce que les lois du marché dont elle bénéficie soit aussi appliquée à son désavantage lorsqu'elle est en tort.