lundi 15 janvier 2007
Un papa ou une maman ?
Par xerbias, lundi 15 janvier 2007 à 08:38 :: Faits politiques

Vu sous cette grille de lecture, les choses sont tout de suite plus saisissantes. Si Ségolène Royal n'est pas la première personnalité politique à mettre en avant le fait que ce soit une femme, c'est la première à se proclamer mère avant tout, comme elle l'avait montré en conviant les photographes à lui rendre visite à la maternité à la naissance de sa benjamine. Mais il est vrai que les valeurs associées au statut de mère sont positives : cela donne l'image d'une personne soucieuse de ses enfants et qui les console, les protège... De l'autre côté, Nicolas Sarkozy, par l'image d'homme d'Etat qu'il veut donner apparaît patriarcal. En effet, il est le père par contraste de la candidate socialiste, qui semble plus distant, mais aussi plus fort. Son ambition, mise au service de la France, "le choix d'une vie", font de lui quelqu'un qui voudrait être l'homme providentiel dont la France a besoin pour relever tous les défis.
Pour les prochains mois, une grande partie du débat présidentiel se portera sur le choix à faire entre ces deux candidats qui ont l'air suffisamment différent pour poser une vraie question à la France : Droite ou gauche ? Sarko ou Ségo ? Détermination ou douceur ? Un papa ou une maman ?
Ces cinq dernières années, le monde n'a pas tant changé que ça, il suffit de voir la presse de l'époque pour s'en rendre compte. Autour de ces deux figures polarisantes, le débat politique lui semble se clarifier, entre celui qui propose ses solutions au peuple et celle qui verra bien une fois élue ce qu'il faut faire. Il ne faudra certes pas sous-estimer les candidats outsiders : François Bayrou peut espérer facilement pouvoir faire deux fois plus de voix que lors de sa dernière tentative, et rien ne peut laisser penser que Jean-Marie Le Pen puisse avoir moins de voix que lorsqu'il est allé au second tour en 2002. Mais la différence, c'est qu'aujourd'hui les candidats des deux principaux partis semblent pouvoir faire de meilleurs scores que leurs prédécesseurs, Lionel Jospin et Jacques Chirac. Au choc du 21 avril a laissé place une action prudente du Président de la République, qui ne se démarquait pas nettement de ce que faisait Lionel Jospin en étant son Premier Ministre. Cette fois-ci, si les difficultés des Français ne sont pas réglées pour une bonne part, le choix de société est autrement différent : il engage clairement la France. Souhaitons que les Français affirment une volonté claire lors de ce scrutin.