La leçon autrichienne
Par xerbias, samedi 11 août 2007 à 19:40 :: Europe :: #196 :: rss

L'alternative s'est présentée sous la forme de Jörg Haider, le chef du FPÖ, qui étant exclu du pouvoir, avait lui tout loisir de critiquer l'action du gouvernement. Et il ne s'en privait pas, faisant de ses diatribes sa marque de fabrique, s'en prenant de façon simpliste à tout ce qui n'allait pas en Autriche, et prenant pour première cible la classe politique en place. Ceux qui, parmi les Autrichiens, voulaient tenter quelque chose d'autre, n'avait plus beaucoup le choix, et exprimaient leur volonté de renouvellement en votant pour le FPÖ. Celui-ci se retrouvait alors avec un nombre de députés important au parlement, le rendant incontournable. Au point de pousser l'ÖVP à faire une coalition avec lui pour former le gouvernement.
La fureur des autres pays d'Europe s'est révélée contre-productive, apparaissant comme une tentative maladroite d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Autriche par les Autrichiens. Dès lors, le retour à la normale fut rapide. Au fil du temps, le FPÖ prouva qu'il n'avait pas les solutions aux problèmes autrichiens, qu'il n'était qu'un parti d'opposition et n'avait pas vraiment vocation à gouverner le pays. Mais un parti d'extrême droite n'arrive pas au pouvoir sans qu'il y ait un risque vis-à -vis de la nature des politiques menées ou du maintien de la démocratie. L'Autriche en est arrivée là à cause de son système politique, qui en cherchant le consensus, affaiblit l'action politique. Parlementarisme et proportionnelle ne favorisent pas l'efficacité et donne une influence énorme aux extrêmes. Au moins, l'expérience autrichienne aura servi de leçon pour les autres pays européens : la recherche du consensus entre les partis est difficile à tenir sur le long terme, et fait des extrêmes la seule alternative, alors que la base d'une démocratie est de pouvoir choisir.
Photo : Reuters
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