La nécessité d'un second porte-avions
Par xerbias, mercredi 29 août 2007 à 18:12 :: General :: #205 :: rss

Il y a évidemment le débat technique sur la conception et sur le coût d'investissement et d'exploitation d'un tel outil. Ce débat avait d'ailleurs été amené pendant la dernière campagne présidentielle. En effet, pour la gauche, les dépenses militaires sont souvent comme inutiles, car servant à faire la guerre et à enrichir les marchands de canon. Malheureusement, la guerre n'est pas toujours quelque chose que l'on souhaite, et qu'on peut être amené par nécessité, le pacifisme n'ayant pas tout résolu dans l'Histoire. A court comme à long terme, la situation géopolitique peut changer grandement, c'est pourquoi il faut se préparer de telle façon à ce que l'on soit toujours prêt pour le pire. Moins l'on sera pris au dépourvu, et plus le risque encouru sera faible. On peut évidemment compter sur la constitution d'une Europe de la défense. Et dans ce cadre, il faut que la France prenne sa part dans l'effort à réaliser. La coopération inter-étatique peut par exemple être réalisée dans un partage des coûts de conception entre Français et Britanniques, si de chaque côté de la Manche l'on décide des modèles à peu près semblables de porte-avions. Il est par contre plus difficile, voire négligent, de vouloir partager l'exploitation d'un seul porte-avions entre la France et le Royaume-Uni, comme le voulait Ségolène Royal, alors que les degrés de coopération sont encore très loin de permettre une collaboration aussi poussée.
Une telle décision est bien évidemment un choix de priorité budgétaire, et donc politique. La défense ne peut être une variable d'ajustement. Si le niveau de dépenses militaires qui est en général considéré comme le bon est de 2 % du PIB, le budget du ministère de la défense ne doit pas être diminué. Alors que Michèle Alliot-Marie avait été remarquable à la tête de ce ministère, Hervé Morin devra, pour réussir à ce poste, garder cette nécessité à l'esprit. Car la défense est un domaine régalien, une obligation première pour un Etat. En matière de priorité budgétaire, il faut donc que les budgets de l'armée et de la police soient maintenus au niveau actuel, que celui de la justice (prisons et système judiciaire) soit largement réévalué (avec celui de la recherche et de l'enseignement supérieur), et, mis à part l'environnement et certaines infrastructures à financer, le reste peut être soumis à l'effort de réduction des dépenses publiques nécessaire pour assainir les finances de l'Etat. Mais le second porte-avions ne doit pas être négligé pour l'intérêt de la France.
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