Anti-christianisme en Algérie
Par xerbias, mardi 27 mai 2008 à 23:42 :: Monde :: #295 :: rss
L'Algérie semble suivre un chemin douteux actuellement. Deux procès retentissants posent des questions sur l'effectivité de la liberté religieuse de l'autre côté de la Méditerranée. Ainsi, six chrétiens sont actuellement dans l'attente du jugement, le procureur ayant requis deux ans d'emprisonnement pour avoir organisé une messe sans organisation. Aujourd'hui, l'éducatrice Habiba Kouider comparaissait devant le tribunal de Tiaret pour "prêche d'un culte non musulman sans autorisation préalable des autorités", après avoir été interpellée en possession de plusieurs Bibles. Le jugement a été reporté à une date ultérieure pour complément d'information. Ces deux affaires illustrent la méfiance des autorités algériennes envers les religions non musulmanes, qui se traduit dans la loi, et donc dans les jugements. L'apostasie, le fait de renier l'Islam, est semble-t-il de plus en plus mal vue en Algérie. Et il y a un mouvement d'opinion qui vise à la rendre illégale, le Premier ministre Abdelaziz Belkhadem ayant même déclaré que le Coran était la Constitution de la société algérienne.
Il y a heureusement une réaction de la part d'une bonne partie de la population et de la presse algériennes face à ces évolutions. Mais cela ne diminue pas la gravité de cette criminalisation de la chrétienté. Que les cultes soient encadrés par l'État peut tout à fait être envisageable, qu'il y ait des règles particulières pour les religions non-musulmanes devient tout de suite plus limite, que ces règles soient utilisées pour établir une discrimination d'État est largement scandaleux. Visiblement l'Algérie craint les mouvements évangéliques chrétiens qui prennent de plus en plus d'ampleur en Afrique. De peur de voir cette nouvelle forme de protestantisme prendre de l'ampleur, l'évolution est combattue en luttant contre les conversions, et pour ce faire, contre le prosélytisme. A ce niveau là , la liberté de cultes vole en éclat.
Que n'auraient pas dit les pays musulmans si de telles mesures avaient été prises en Europe vis-à -vis de l'influence de l'Islam ? Et avec raison, bien sûr. Dans de nombreux pays, la conversion au christianisme est réprouvée. Les pays laïques ou chrétiens ne s'en émeuvent nullement ou à peine, et c'est peut être ça le plus surprenant.
Il y a heureusement une réaction de la part d'une bonne partie de la population et de la presse algériennes face à ces évolutions. Mais cela ne diminue pas la gravité de cette criminalisation de la chrétienté. Que les cultes soient encadrés par l'État peut tout à fait être envisageable, qu'il y ait des règles particulières pour les religions non-musulmanes devient tout de suite plus limite, que ces règles soient utilisées pour établir une discrimination d'État est largement scandaleux. Visiblement l'Algérie craint les mouvements évangéliques chrétiens qui prennent de plus en plus d'ampleur en Afrique. De peur de voir cette nouvelle forme de protestantisme prendre de l'ampleur, l'évolution est combattue en luttant contre les conversions, et pour ce faire, contre le prosélytisme. A ce niveau là , la liberté de cultes vole en éclat.
Que n'auraient pas dit les pays musulmans si de telles mesures avaient été prises en Europe vis-à -vis de l'influence de l'Islam ? Et avec raison, bien sûr. Dans de nombreux pays, la conversion au christianisme est réprouvée. Les pays laïques ou chrétiens ne s'en émeuvent nullement ou à peine, et c'est peut être ça le plus surprenant.
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