mardi 21 octobre 2008
Congrès de Reims : faute de mieux...
Par xerbias, mardi 21 octobre 2008 à 16:37 :: Faits politiques
Le Congrès de Reims du Parti Socialiste se déroulera dans moins d'un mois désormais. Six motions ont été déposées pour le vote des militants, quatre d'entre elles devraient vraiment compter. Quoi qu'il puisse y avoir d'écrit dans les motions, elles valent surtout comme étant le véhicule de candidatures au poste de Premier secrétaire du PS. Et alors qu'à peu près tout le monde s'était déclaré candidat il y a quelques mois, la situation a fini par se décanter, comme à chaque fois, pour ne laisser plus que quelques noms possibles. Quoi qu'en pense Pierre Moscovici, qui aura échoué à ce jeu là , le vainqueur aura une option forte pour représenter le PS à la prochaine présidentielle. Actuellement, le choix se fait donc entre Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Benoit Hamon et Ségolène Royal.
Bertrand Delanoë s'était fait remarquer en déclarant être "libéral". Que n'a-t-il pas dit ! Depuis, il récuse ce mot devant la réaction largement négative de la part des militants socialistes, qui considèrent justement le libéralisme comme l'ennemi à abattre. Bertrand Delanoë se justifie en affirmant qu'il ne parlait que de libertés politiques et sociales, et non économiques. Mais si les soupçons de libéralisme débridé ont pris corps chez les socialistes exigeants, c'est qu'en appartenant à une sociale démocratie réaliste, il n'avait pas en conséquence les brevets de respectabilité socialiste. Bertrand Delanoë, ancien disciple de Lionel Jospin, doit faire face à l'accusation d'être le fantôme de ce dernier. Parmi les socialistes, il y a pire. Plus embarrassant devrait être pour lui le soutien de François Hollande...
De son côté Martine Aubry fait son grand retour sur la scène nationale. Elle s'en était éloignée après sa défaite aux législatives en 2002, mais le fait qu'elle garde la mairie de Lille aux dernières municipales semble servir de justification à un tel retour. Elle est surtout connue pour avoir prôné avec véhémence le passage aux 35 heures, une mesure autrefois surtout mise en avant par Alain Krivine lors de sa candidature à la présidentielle de 1974. Aujourd'hui totalement déconsidérées, les 35 heures ne semblent pas représenter un fardeau suffisant pour convaincre Martine Aubry de faire autre chose que de la politique. Idéologiquement, elle se situe plus à gauche que Bertrand Delanoë.
Quant à Benoit Hamon, sa jeunesse représente un paravent pour le courant d'idées le plus ancien du Parti Socialiste, celui de la "vraie gauche", soit la tendance la plus à gauche du PS, qui se soucie de doctrine et jamais de réalisme. Benoit Hamon se fait ainsi le porte voix de Henri Emmanuelli et de Jean-Luc Mélenchon, deux personnalités connues pour leur intransigeance face à toute dérive "droitière". Leur jusqu'au-boutisme est inquiétant dans ce qui devrait être un parti de gouvernement. Il semble bien que malgré les années, ils n'aient pas tiré les conséquences des premières années catastrophiques de la présidence Mitterrand.
Reste encore Ségolène Royal, qui ne comprend toujours pas pourquoi elle doit faire face à une compétition pour prendre la tête du parti. Dans sa vision des choses, son résultat à la présidentielle aurait du lui assurer une suprématie incontestée au sein de la gauche. Elle pourra encore longtemps se considérer victime des médias, des éléphants et du machisme, alors qu'elle continue d'organiser son culte personnel. En dehors de ceux qui lui sont soumis par une dévotion frénétique, ne lui restent que des personnalités motivées par l'intérêt ou le dépit. Celles-ci auraient pourtant mieux à faire que de la soutenir.
Vu que Dominique Strauss-Kahn doit faire face à de grandes responsabilités et à de petites responsabilités de l'autre côté de l'Atlantique pendant encore quatre ans théoriquement, le choix entre ces différents candidats est vite fait. Faute de mieux, il serait souhaitable que celui qui l'emporte au Congrès de Reims soit... Bertrand Delanoë.
Bertrand Delanoë s'était fait remarquer en déclarant être "libéral". Que n'a-t-il pas dit ! Depuis, il récuse ce mot devant la réaction largement négative de la part des militants socialistes, qui considèrent justement le libéralisme comme l'ennemi à abattre. Bertrand Delanoë se justifie en affirmant qu'il ne parlait que de libertés politiques et sociales, et non économiques. Mais si les soupçons de libéralisme débridé ont pris corps chez les socialistes exigeants, c'est qu'en appartenant à une sociale démocratie réaliste, il n'avait pas en conséquence les brevets de respectabilité socialiste. Bertrand Delanoë, ancien disciple de Lionel Jospin, doit faire face à l'accusation d'être le fantôme de ce dernier. Parmi les socialistes, il y a pire. Plus embarrassant devrait être pour lui le soutien de François Hollande...
De son côté Martine Aubry fait son grand retour sur la scène nationale. Elle s'en était éloignée après sa défaite aux législatives en 2002, mais le fait qu'elle garde la mairie de Lille aux dernières municipales semble servir de justification à un tel retour. Elle est surtout connue pour avoir prôné avec véhémence le passage aux 35 heures, une mesure autrefois surtout mise en avant par Alain Krivine lors de sa candidature à la présidentielle de 1974. Aujourd'hui totalement déconsidérées, les 35 heures ne semblent pas représenter un fardeau suffisant pour convaincre Martine Aubry de faire autre chose que de la politique. Idéologiquement, elle se situe plus à gauche que Bertrand Delanoë.
Quant à Benoit Hamon, sa jeunesse représente un paravent pour le courant d'idées le plus ancien du Parti Socialiste, celui de la "vraie gauche", soit la tendance la plus à gauche du PS, qui se soucie de doctrine et jamais de réalisme. Benoit Hamon se fait ainsi le porte voix de Henri Emmanuelli et de Jean-Luc Mélenchon, deux personnalités connues pour leur intransigeance face à toute dérive "droitière". Leur jusqu'au-boutisme est inquiétant dans ce qui devrait être un parti de gouvernement. Il semble bien que malgré les années, ils n'aient pas tiré les conséquences des premières années catastrophiques de la présidence Mitterrand.
Reste encore Ségolène Royal, qui ne comprend toujours pas pourquoi elle doit faire face à une compétition pour prendre la tête du parti. Dans sa vision des choses, son résultat à la présidentielle aurait du lui assurer une suprématie incontestée au sein de la gauche. Elle pourra encore longtemps se considérer victime des médias, des éléphants et du machisme, alors qu'elle continue d'organiser son culte personnel. En dehors de ceux qui lui sont soumis par une dévotion frénétique, ne lui restent que des personnalités motivées par l'intérêt ou le dépit. Celles-ci auraient pourtant mieux à faire que de la soutenir.
Vu que Dominique Strauss-Kahn doit faire face à de grandes responsabilités et à de petites responsabilités de l'autre côté de l'Atlantique pendant encore quatre ans théoriquement, le choix entre ces différents candidats est vite fait. Faute de mieux, il serait souhaitable que celui qui l'emporte au Congrès de Reims soit... Bertrand Delanoë.