Le drame du Zimbabwe a un nom : Mugabe
Par xerbias, lundi 5 janvier 2009 à 23:55 :: Monde :: #373 :: rss

Le choléra ? Le Président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a déclaré que la crise était finie, que son gouvernement l'avait stoppée, qu'il n'y avait plus de choléra très peu de temps après son apparition. Ceux qui continuent d'en mourir seront heureux de l'apprendre. Mais à vrai dire, Robert Mugabe ne se donne même plus la peine d'être convaincant. Le monde entier sait comme lui que la situation catastrophique de son pays est de sa faute. Seulement lui ne s'en préoccupe pas. Du moment qu'il reste à la tête de son pays où il a la possibilité de se servir directement tout ce qu'il veut, le reste l'importe peu. Le Zimbabwe a des institutions d'inspirations démocratiques, malheureusement bien peu suivies dans les faits. Président depuis 21 ans, il doit ses réélections à des fraudes électorales massives, des violences, et parfois, cela ne suffit même pas pour remporter les élections. Ainsi, en mars dernier, lors des élections présidentielles et législatives, les résultats n'ont pas été publiés par le pouvoir. Ils sont pourtant connus par la communauté internationale, et indiquaient une défaite de Robert Mugabe et de ses soutiens tant à la présidentielle que dans les assemblées. Il laissa planer la menace de répressions violentes des opposants, et déclara que seul Dieu pouvait lui retirer le pouvoir.
Pour dire les choses clairement, le Zimbabwe est une dictature, Robert Mugabe un tyran motivé par le pouvoir et l'appat du gain, un homme dépourvu de toute considération éthique. Son régime pratique la torture et la violence, et n'a plus montré depuis longtemps de capacité de politiques visant à améliorer le sort de la population. Bien au contraire, il est la cause directe des maux du pays. Le seul soucis montré par le régime, outre le maintien des dirigeants en place, fut de mener une politique hostile aux agriculteurs blancs, pour des motivations purement raciales. L'idéologie nationaliste déployée par le régime n'a comme conséquence que de détourner les forces économiques du pays, et de prolonger la dégradation de l'économie et les pénuries alimentaires.
Si subitement Robert Mugabe retrouvait la raison, il devrait quitter le pouvoir, accompagnant avec lui ses affidés. Une solution pourrait venir des pays africains, pour qu'ils fassent pression sur le régime et le pousser à organiser de nouvelles élections, régulières cette fois, et respectées par tous. Mais même si les voisins du Zimbabwe venaient à montrer suffisamment de volonté pour faire face à Mugabe, il est peu probable que celui-ci écoute qui que ce soit. Avec une économie en ruine et une catastrophe alimentaire et sanitaire, il est difficile de voir comment la situation pourrait s'aggraver. La base de l'armée zimbabwéenne commence actuellement à ne plus répondre aux ordres, n'étant elle-même plus payer. Il reste à voir si cela peut permettre de mettre fin à ce régime, ou si cela ne va qu'amplifier le chaos. Une guerre doit être évitée, mais si l'on trouve des démocrates arrivant à manoeuvrer pour organiser un putsch pacifique (comme cela est prétendu actuellement en Guinée), ce pourrait être éventuellement une bonne chose.
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