La non-adhésion palestinienne à l'ONU
Par xerbias, jeudi 22 septembre 2011 à 19:04 :: Monde :: #678 :: rss
Cette année, l'Assemblée générale de l'ONU voit se dérouler un débat sensible. Le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, souhaite que la Palestine soit admise comme pays à part entière à l'ONU. Il considère que le processus de paix n'a fait aucun progrès depuis des années, il a même reculé avec le retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir en Israël, vu que celui-ci a permis le redémarrage de la colonisation. Cette demande palestinienne n'a aucune chance d'aboutir. Les Etats-Unis ont d'ores et déjà déclaré qu'ils y mettraient leur véto. Les Israéliens y sont hostiles, et l'Amérique les suit. Cela peut paraître paradoxal. En effet, quand on négociait la paix après la première guerre mondiale, les Etats-Unis défendaient avant tout le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Et après la seconde guerre mondiale, ils étaient très favorables aux décolonisations, étant eux-même une ancienne colonie.
Mais tout cela ne s'applique pas quand il s'agit d'Israël. Ce pays jouit d'un soutien important d'une grande partie de la classe politique américaine. Au début de son mandat, Barack Obama avait tenté de mener une politique plus équilibrée, mais il s'aperçut vite qu'il n'était pas capable de faire pression sur le Premier ministre israélien, celui-ci n'hésitant pas au besoin s'adresser au Congrès américain directement. Il y a peu, les démocrates ont perdu un siège qu'ils considéraient comme imperdable à la Chambre des représentants, et la politique pas assez pro-israélienne de l'administration Obama fut considérée comme la cause de cette défaite. Les candidats républicains à la Maison Blanche accusent déjà Barack Obama de ne pas assez soutenir Israël, leur "seul allié dans la région".
Barack Obama a donc cédé, et a tenu un discours classiquement pro-israélien à la tribune des Nations Unies. Cela met en péril sa vision d'une réconciliation entre l'Amérique et le monde arabe. De son côté, Mahmoud Abbas ne recule pas, et veut acter cette orientation américaine. Alors, la Palestine doit-elle être reconnue comme un Etat indépendant ? Eh bien on peine à trouver tant les arguments contre que les arguments pour. Quand Barack Obama justifie son véto en affirmant que ce n'est pas ça qui établira la paix, il donne un argument trop faible pour un geste si fort : si ça n'établit pas la paix, en quoi est-ce vraiment mauvais pour autant ?
Nicolas Sarkozy a proposé un statut d'observateur au sein de l'ONU à la Palestine, ce qui est une marche supplémentaire vers l'admission complète, ainsi qu'une reprise des négociations sans conditions préalables. Ces négociations seraient alors organisées par non seulement les Etats-Unis, mais aussi par les autres puissances mondiales. Mahmoud Abbas ne serait pas contre un tel chemin, mais les chances de succès sont là aussi particulièrement minces. Israël ne veut pas renoncer à la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, et l'arbitre traditionnel américain est politiquement contraint de suivre les positions d'Israël. La Palestine, elle, n'accepte pas la colonisation. Il n'y a donc pas vraiment matière à discussion...
Comme l'année dernière, et comme toujours en fait, le pessimisme est donc de mise pour cette région. Avec les révolutions arabes, Israël se sent encore plus menacé, maintenant que le pays est confronté à des pouvoirs qu'il ne connait pas encore. L'adhésion de la Palestine à l'ONU aurait peut-être pu faire avancer les choses, mais elle n'arrivera pas. A vrai dire, c'est moins un travail de dialogue réciproque que les deux pays doivent prioritairement engager qu'un travail de réduction de leurs propres extrémismes.
Mais tout cela ne s'applique pas quand il s'agit d'Israël. Ce pays jouit d'un soutien important d'une grande partie de la classe politique américaine. Au début de son mandat, Barack Obama avait tenté de mener une politique plus équilibrée, mais il s'aperçut vite qu'il n'était pas capable de faire pression sur le Premier ministre israélien, celui-ci n'hésitant pas au besoin s'adresser au Congrès américain directement. Il y a peu, les démocrates ont perdu un siège qu'ils considéraient comme imperdable à la Chambre des représentants, et la politique pas assez pro-israélienne de l'administration Obama fut considérée comme la cause de cette défaite. Les candidats républicains à la Maison Blanche accusent déjà Barack Obama de ne pas assez soutenir Israël, leur "seul allié dans la région".
Barack Obama a donc cédé, et a tenu un discours classiquement pro-israélien à la tribune des Nations Unies. Cela met en péril sa vision d'une réconciliation entre l'Amérique et le monde arabe. De son côté, Mahmoud Abbas ne recule pas, et veut acter cette orientation américaine. Alors, la Palestine doit-elle être reconnue comme un Etat indépendant ? Eh bien on peine à trouver tant les arguments contre que les arguments pour. Quand Barack Obama justifie son véto en affirmant que ce n'est pas ça qui établira la paix, il donne un argument trop faible pour un geste si fort : si ça n'établit pas la paix, en quoi est-ce vraiment mauvais pour autant ?
Nicolas Sarkozy a proposé un statut d'observateur au sein de l'ONU à la Palestine, ce qui est une marche supplémentaire vers l'admission complète, ainsi qu'une reprise des négociations sans conditions préalables. Ces négociations seraient alors organisées par non seulement les Etats-Unis, mais aussi par les autres puissances mondiales. Mahmoud Abbas ne serait pas contre un tel chemin, mais les chances de succès sont là aussi particulièrement minces. Israël ne veut pas renoncer à la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, et l'arbitre traditionnel américain est politiquement contraint de suivre les positions d'Israël. La Palestine, elle, n'accepte pas la colonisation. Il n'y a donc pas vraiment matière à discussion...
Comme l'année dernière, et comme toujours en fait, le pessimisme est donc de mise pour cette région. Avec les révolutions arabes, Israël se sent encore plus menacé, maintenant que le pays est confronté à des pouvoirs qu'il ne connait pas encore. L'adhésion de la Palestine à l'ONU aurait peut-être pu faire avancer les choses, mais elle n'arrivera pas. A vrai dire, c'est moins un travail de dialogue réciproque que les deux pays doivent prioritairement engager qu'un travail de réduction de leurs propres extrémismes.
Commentaires
1. Le samedi 24 septembre 2011 à 01:24, par Le journal de personne
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