mercredi 8 février 2012
Le dérapage (ouh là là )
Par xerbias, mercredi 8 février 2012 à 12:16 :: Faits politiques
"Toutes les civilisations ne se valent pas".
Avec cette petite phrase, voilà une belle polémique, comme on sait si bien les faire en France. Visiblement il y a une grande quantité de personnes prêts à se lancer dans la pantalonnade de l'outrage surjoué, avec le thème éternel de la dénonciation des fascistes nauséabonds qui nous rappellent les pires heures de notre histoire, rien de moins. Mais revenons plutôt en arrière. Quand les radios citent ces sept mots, on a surtout tendance à se demander ce qu'il y a derrière le mot "civilisation". Ces derniers temps, le terme avait surtout été employé par le géopolitologue Samuel Huntington dans son ouvrage phare, Le Choc des civilisations. Il y avait là la notion de zone culturelle. Qu'est-ce que Claude Guéant, l'auteur de la petite phrase décriée, voulait dire en s'adressant aux étudiants de l'UNI ? Eh bien il s'avère que la petite phrase n'en est une que parce qu'elle a été raccourcie.
"Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. "
Voilà la phrase dans son contexte, même si la presse n'arrive pas ou ne cherche pas à avoir l'intégralité du propos. Le mot "civilisation" recoupe donc en quelque sorte la notion de culture sociétale. En disant qu'il préfère la démocratie à la tyrannie, il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes. Tout au plus peut on lui reprocher la banalité de ce qu'il dit. Et la polémique, ce n'est pas lui qui l'a faite. Mais visiblement, on peut se donner bonne conscience pour pas cher en luttant contre des mots que l'on n'est pas capable de comprendre.
Au delà de ça, il y a une question de liberté d'expression. Les polémistes ont utilisé le mot "dérapage" pour qualifier quelque chose qui ne doit pas être dite. Le mot "civilisation" s'avère aujourd'hui tabou. Le concept de dérapage, cela veut dire qu'il n'y a qu'une route pour ce que l'on peut dire. Ce qui en sort "dérape". Si on dérape, c'est par inattention, on s'est laissé allé à dire quelque chose que l'on pense ou que l'on ne pense pas, il n'y a pas de différence. Claude Guéant met en valeur la liberté et la démocratie. Ce devrait être une banalité. Mais vu comment la liberté d'expression semble aujourd'hui très encadrée de fait, on se dit que c'est un combat qui en effet, reste à mener.
Avec cette petite phrase, voilà une belle polémique, comme on sait si bien les faire en France. Visiblement il y a une grande quantité de personnes prêts à se lancer dans la pantalonnade de l'outrage surjoué, avec le thème éternel de la dénonciation des fascistes nauséabonds qui nous rappellent les pires heures de notre histoire, rien de moins. Mais revenons plutôt en arrière. Quand les radios citent ces sept mots, on a surtout tendance à se demander ce qu'il y a derrière le mot "civilisation". Ces derniers temps, le terme avait surtout été employé par le géopolitologue Samuel Huntington dans son ouvrage phare, Le Choc des civilisations. Il y avait là la notion de zone culturelle. Qu'est-ce que Claude Guéant, l'auteur de la petite phrase décriée, voulait dire en s'adressant aux étudiants de l'UNI ? Eh bien il s'avère que la petite phrase n'en est une que parce qu'elle a été raccourcie.
"Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. "
Voilà la phrase dans son contexte, même si la presse n'arrive pas ou ne cherche pas à avoir l'intégralité du propos. Le mot "civilisation" recoupe donc en quelque sorte la notion de culture sociétale. En disant qu'il préfère la démocratie à la tyrannie, il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes. Tout au plus peut on lui reprocher la banalité de ce qu'il dit. Et la polémique, ce n'est pas lui qui l'a faite. Mais visiblement, on peut se donner bonne conscience pour pas cher en luttant contre des mots que l'on n'est pas capable de comprendre.
Au delà de ça, il y a une question de liberté d'expression. Les polémistes ont utilisé le mot "dérapage" pour qualifier quelque chose qui ne doit pas être dite. Le mot "civilisation" s'avère aujourd'hui tabou. Le concept de dérapage, cela veut dire qu'il n'y a qu'une route pour ce que l'on peut dire. Ce qui en sort "dérape". Si on dérape, c'est par inattention, on s'est laissé allé à dire quelque chose que l'on pense ou que l'on ne pense pas, il n'y a pas de différence. Claude Guéant met en valeur la liberté et la démocratie. Ce devrait être une banalité. Mais vu comment la liberté d'expression semble aujourd'hui très encadrée de fait, on se dit que c'est un combat qui en effet, reste à mener.