Le débat actuel sur la nouvelle loi limitant l'immigration pose à nouveau de ce que la France veut faire de ses immigrés. Pour ceux qui désirent avoir la nationalité française, il faut souhaiter qu'ils le deviennent pleinement, ou ne le soient pas du tout. C'est pour cela qu'il faut prôner l'assimilation des populations immigrées, pour qu'elles deviennent françaises à tout point de vue. C'est ce qui fait l'immigration réussie.

Le succès de l'extrême droite, sur les questions d'immigration repose sur le racisme et la xénophobie. Distinguons les deux : le raciste considère que par nature, il existe des différences entre tel ou tel groupe ethnique, et que le leur est supérieur aux autres. Autant le dire tout de suite, inutile de raisonner cette espèce là, qui ne repose sur rien, mis à part l'arrogance. Le xénophobe, lui, est simplement un être peureux. Il déteste l'impression de ne "plus être chez lui", en fait de croire qu'il n'a pas la contrôle des changements qu'il s'opère autour de lui, et ceux apportés par l'arrivée de populations perçues comme étrangères peuvent ne pas être les moindres. Dès lors, sa peur se transforme en une réaction violente, traduite dans les urnes par le vote extrémiste. C'est évidemment déplorable. Mais comment combattre ce phénomène ? Il arrive un moment où rejeter celui qui a cédé à la tentation extrémiste ne sert plus à rien, et si un comportement repose sur un sentiment comme la peur, il est nécessaire de l'apaiser pour permettre le retour de ces électeurs dans le champ du républicanisme, une fois débarrassés de leur xénophobie.

D'une part, tous les comportements racistes doivent être combattus. D'autre part, il s'agit de rendre l'immigration aussi indolore que possible pour la population d'accueil. Que ceux qui deviennent français le soient complètement. La couleur de peau ne choque que le raciste, ce sont les différences culturelles qui font peur aux xénophobes. Lorsque celles ci impliquent le rejet des valeurs démocratiques, des moeurs tels que la polygamie ou les mariages forcés, ou bien l'usage d'une langue étrangère comme langue courante, l'immigré a peu de chances d'être assimilé par le reste de la population. Pour réussir l'assimilation, il faut bien évidemment commencer par le respect des lois. Dès lors, l'immigration clandestine doit être totalement combattue. D'autre part, il est attendu des futurs français qu'ils se sentent eux aussi les héritiers de la culture française. C'est en ce sens que l'expression autrefois enseignée dans les écoles, "nos ancêtres les Gaulois", avait un mérite : celui de placer chaque écolier dans le cadre d'une même tradition, que leurs ancêtres aient été gaulois ou non. Ce n'est pas une question de sang, mais plutôt d'héritage familial. En acquérant la nationalité française, l'immigré est adopté par l'ensemble de la France, qui attend de lui le sentiment filial en retour. En considérant que ses ancêtres spirituels sont bien les Gaulois, avec leurs qualités et leurs défauts, il trouvera naturellement, des frères et des cousins dans la population qui l'entoure.