Le Printemps des Idées
Par xerbias, mercredi 17 mai 2006 à 13:42 :: Pensée politique :: #15 :: rss
Le week-end dernier se déroulait à Paris la convention du Parti Radical Valoisien, dont le titre poétique était "Le Printemps des Idées". Autrefois l'un des plus importants partis de France, et d'ailleurs le premier qui soit apparu, le Parti Radical a compté dans ses rangs des hommes d'Etat prestigieux, tels que Gambetta, Clémenceau ou Mendès-France. Il a défendu, et défend toujours la République, la laïcité, la construction européenne et une vision humaniste de la société. Il a eu ses grandes heures lors de la IIIème République, car en se positionnant au centre, il décidait de la chute des gouvernements en basculant à son gré à gauche ou à droite, au fil des combinaisons de partis dont il était l'arbitre. Malgré une force électorale moins évidente après la deuxième guerre mondiale, il a réussi à maintenir son rang dans la IVème République, où il était presque systématiquement représenté dans les différents gouvernements. Ce fut avec la Vème République qu'il perdit son influence. En combattant avec acharnement l'élection du Président de la République au suffrage universel, il se mit hors de la logique gaulliste, que prônait la majorité de la population à l'époque. Et surtout, ses divisions internes le conduisit à la rupture, avec d'une part le Parti Radical Valoisien, de centre droit, qui restait à l'ancien siège rue de Valois, et d'autre part l'actuel Mouvement des Radicaux de gauche, de centre gauche donc. Difficile en effet de se maintenir strictement au centre, car il est toujours nécessaire de faire alliance avec les partis dominants de la droite ou de la gauche. Il y a donc le centre droit, ou le centre gauche selon le choix, mais jamais le centre pur. Jean-Louis Borloo est la vedette actuelle du Parti Radical Valoisien, comme l'ont été Bernard Tapie ou Christine Taubira pour le Mouvement des Radicaux de gauche.
C'était donc au centre droit que se situait le débat ce week-end, et en guise d'idées, ont été développées par exemple les TVA sociales et environnementales, l'introduction d'une dose de proportionnelle dans les élections des Conseils généraux et de l'Assemblée Nationale ou la professionnalisation des études. En fait il y a eu des idées intéressantes, des idées farfelues, et d'autres notoirement mauvaises, comme justement cette volonté de remettre la proportionnelle pour les élections législatives. Là , le Parti Radical cède une nouvelle fois à ses vieux démons en voulant le retour d'une République parlementaire, synonyme de faiblesse gouvernementale. Mais si l'idée est voulue par André Rossinot et quelques membres de sa direction, il ne semble pas évident que ce soit désiré par l'ensemble des militants de ce parti.
S'il fallait lancer des idées intéressantes à envisager pour la prochaine législature, on pourrait difficilement faire l'impasse sur l'Europe. Définir précisément les frontières que l'Union Européenne a vocation à avoir serait même une priorité. Définir de nouvelles institutions européennes devrait suivre, quitte à reprendre celles définies par le titre I du Traité constitutionnel. Donner une vraie légitimité démocratique à la Commission européenne est plus que jamais nécessaire, quitte à en choisir les membres au sein du Parlement européen. On peut aussi imaginer l'élaboration d'un statut européen des sociétés, en espérant peut être pour plus tard une harmonisation fiscale au sein de l'Union européenne. En matière économique, il faut mettre encore plus l'accent sur la recherche, et en particulier la recherche appliquée : les brevets se transforment en avantages économiques dans le cycle des produits, et les pays occidentaux ne peuvent lutter que sur l'innovation plutôt que sur les coûts. Il y a en particulier beaucoup à faire sur les matières énergétiques, et si nous pouvions avoir une longueur d'avance sur la question du remplacement du pétrole, nous aurions de sérieux atouts dans la compétition économique de demain. Il y a tant à dire et à faire, et si chacun peut apporter en ce printemps quelques idées pour changer les choses, nous devons les récolter, les mettre en forme pour en faire un ensemble cohérent. En espérant, comme l'a fait remarquer un participant à cette convention, qu'après le printemps des idées vienne l'été de la réflexion et l'automne de l'action.
C'était donc au centre droit que se situait le débat ce week-end, et en guise d'idées, ont été développées par exemple les TVA sociales et environnementales, l'introduction d'une dose de proportionnelle dans les élections des Conseils généraux et de l'Assemblée Nationale ou la professionnalisation des études. En fait il y a eu des idées intéressantes, des idées farfelues, et d'autres notoirement mauvaises, comme justement cette volonté de remettre la proportionnelle pour les élections législatives. Là , le Parti Radical cède une nouvelle fois à ses vieux démons en voulant le retour d'une République parlementaire, synonyme de faiblesse gouvernementale. Mais si l'idée est voulue par André Rossinot et quelques membres de sa direction, il ne semble pas évident que ce soit désiré par l'ensemble des militants de ce parti.
S'il fallait lancer des idées intéressantes à envisager pour la prochaine législature, on pourrait difficilement faire l'impasse sur l'Europe. Définir précisément les frontières que l'Union Européenne a vocation à avoir serait même une priorité. Définir de nouvelles institutions européennes devrait suivre, quitte à reprendre celles définies par le titre I du Traité constitutionnel. Donner une vraie légitimité démocratique à la Commission européenne est plus que jamais nécessaire, quitte à en choisir les membres au sein du Parlement européen. On peut aussi imaginer l'élaboration d'un statut européen des sociétés, en espérant peut être pour plus tard une harmonisation fiscale au sein de l'Union européenne. En matière économique, il faut mettre encore plus l'accent sur la recherche, et en particulier la recherche appliquée : les brevets se transforment en avantages économiques dans le cycle des produits, et les pays occidentaux ne peuvent lutter que sur l'innovation plutôt que sur les coûts. Il y a en particulier beaucoup à faire sur les matières énergétiques, et si nous pouvions avoir une longueur d'avance sur la question du remplacement du pétrole, nous aurions de sérieux atouts dans la compétition économique de demain. Il y a tant à dire et à faire, et si chacun peut apporter en ce printemps quelques idées pour changer les choses, nous devons les récolter, les mettre en forme pour en faire un ensemble cohérent. En espérant, comme l'a fait remarquer un participant à cette convention, qu'après le printemps des idées vienne l'été de la réflexion et l'automne de l'action.
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