Pas d'amnistie pour les hommes politiques
Par xerbias, samedi 27 mai 2006 à 19:32 :: General :: #20 :: rss

Mais il ne faut pas oublier que Guy Drut n'a pas été condamné pour ses activités sportives, il l'a été dans le cadre des positions influentes qu'il occupe. Le fait qu'il soit député depuis 1986 fait de lui un pur homme politique. C'est donc un homme politique qu'on amnistie en invoquant une gloire éphémère acquise il y a trente ans. C'est aussi un proche du Président que celui-ci sort deus ex machina des ennuis judiciaires. Il est alors évident que cette décision est déplorable, car elle ne fera que donner l'impression aux Français que les politiciens sont au-dessus de la justice, en profitant de lois qu'ils ont votées dans leur propre intérêt. L'amendement visant à faire rentrer les sportifs dans le cadre des grâces présidentielles a été en effet voté en début de législature par les députés actuels, dont Guy Drut, son premier bénéficiaire. Rien que ça aurait du dissuader le Président de le faire. C'est donc une catastrophique éthique qui a eu lieu, et les motifs visant à l'expliquer sont d'autant plus navrants.
L'idée était de pouvoir faire rentrer à nouveau Guy Drut au sein du CIO pour assurer l'influence de la France au sein de cet organisme. Cela parait amusant, au vu de l'échec infligé à la candidature française l'été dernier... qui a été expliquée déjà par le manque d'influence. Il n'est plus question de présenter de candidature française désormais, étant donné qu'il semble établi que le CIO est déterminé à ne pas organiser les Jeux Olympiques en France, au vu des plusieurs refus successifs essuyés par elle. Et si le but est de garder trois français au CIO, rien n'interdisait de faire remplacer Guy Drut par un autre ancien champion olympique. L'amnistie n'avait donc aucune pertinence.
Il est intéressant au passage de voir ô combien le CIO veut avoir une façade d'organisme reposant sur de fortes bases éthiques, alors que les désignations d'Atlanta, Salt Lake City et Londres ont été le résultat au mieux de lobbyings puissants et malsains, au pire de corruption. Toute cette affaire est donc une double tartufferie : d'une part de la part de Jacques Chirac, de l'autre de la part du CIO.
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