mercredi 2 mai 2007
La gauche n'est pas prête
Par xerbias, mercredi 2 mai 2007 à 23:53 :: Faits politiques
A quelques jours du second tour, Ségolène Royal semble être à la peine. Le score de Nicolas Sarkozy, et surtout son avance, représentent de mauvaises bases pour qu'elle puisse l'emporter. Elle a tenté la semaine dernière de rameuter le vote centriste en ouvrant franchement la porte à l'UDF, laissant même ouverte la possibilité de nommer François Bayrou à Matignon. Celui-ci en profite pour faire sa promotion en vue des législatives, et même des prochaines présidentielles. Mais Ségolène Royal aura du mal à emporter une fraction suffisamment importante de ceux qui ont voté pour le président de l'UDF. La plupart des parlementaires centristes ont décidé d'entrer l'éventuelle majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy. Surtout, lors du débat télévisé qui vient de s'achever, Ségolène Royal a fait preuve d'une incroyable agressivité envers son adversaire, ce qui pourrait bien rebuter ceux qui souhaitent que gauche et droite travaillent ensemble pour l'intérêt du pays. De plus, dans ce débat, elle s'est montrée bien évasive sur les questions économiques et sociales, montrant clairement qu'elle n'avait pas de piste pour permettre le financement des retraites, alors qu'elle veut remettre en cause les lois Fillon. Quant à son idée de faire raccompagner chaque femme fonctionnaire chez elle du fait de deux faits divers, elle laisse pantois. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy a su se montrer serein, rappelant même Ségolène Royal au calme lorsque celle-ci perdait son contrôle. Alors que l'échéance se rapproche, il ne lui reste guère plus de cartes à jouer. Il y a toujours la tentation de faire jouer celle du "tous sauf Sarkozy", ce qui est l'argument de campagne le plus déplorable, tant il ne cherche plus du tout un vote d'adhésion sur la politique proposée. Mais le premier tour a montré qu'il portait difficilement.
La perspective de la défaite se profile donc pour le Parti Socialiste, même si une surprise est toujours possible. De toutes façons, que ce soit en cas de victoire ou de défaite, la gauche aura montré qu'elle n'était pas prête pour retourner au pouvoir. Evidemment, ce serait inquiétant qu'elle y accède dans cet état. Elle avait pourtant cinq pleines années pour repartir du bon pied. Cela aurait du largement suffire pour qu'elle puisse faire sa "révolution" sociale démocrate, en devenant modérée, en ayant perdu de vu le concept de lutte des classes... Or avec trois trotskystes, une communiste et un "anti-libéral" à la présidentielle, l'extrème gauche aura réussi à garder une part de voix démesurée. A l'intérieur même du Parti Socialiste, on retrouve une frange qui se perçoit toujours dans une doctrine socialiste à l'ancienne, dont l'inadaptation au monde d'aujourd'hui a été démontrée dans les années 80. C'est cette partie de la gauche qui a voulu le rejet du Traité Constitutionnel Européen, c'est cette partie de la gauche qui n'a pas sa place pour gouverner la France, tant elle semble plus attachée au respect d'un dogme plutôt qu'à un soucis des réalités.
Le Parti Socialiste n'ayant pas su trancher entre cette gauche là et la sociale démocratie, elle a fini par se retrouver derrière une candidature d'apparence, loin du niveau demandée pour le poste de Président de la République. Ségolène Royal n'a ainsi pas tellement surpris en faisant une campagne médiocre, se qualifiant au second tour grâce au seul vote utile qui s'est reposé sur les voix de l'extrème gauche, laminée en conséquence. En s'en prenant frontalement à Nicolas Sarkozy, elle veut le vaincre en jouant sur le rejet de sa personne. Cela ne peut pas donner une présidence qui repose sur un contrat clair entre une candidate et la population française, ce qui fait que une telle présidence n'est pas souhaitable. En fin de compte, il apparait surtout qu'aujourd'hui la gauche doit s'atteler à cette réflexion sur elle même qu'elle aurait du faire avant d'en arriver là .
La perspective de la défaite se profile donc pour le Parti Socialiste, même si une surprise est toujours possible. De toutes façons, que ce soit en cas de victoire ou de défaite, la gauche aura montré qu'elle n'était pas prête pour retourner au pouvoir. Evidemment, ce serait inquiétant qu'elle y accède dans cet état. Elle avait pourtant cinq pleines années pour repartir du bon pied. Cela aurait du largement suffire pour qu'elle puisse faire sa "révolution" sociale démocrate, en devenant modérée, en ayant perdu de vu le concept de lutte des classes... Or avec trois trotskystes, une communiste et un "anti-libéral" à la présidentielle, l'extrème gauche aura réussi à garder une part de voix démesurée. A l'intérieur même du Parti Socialiste, on retrouve une frange qui se perçoit toujours dans une doctrine socialiste à l'ancienne, dont l'inadaptation au monde d'aujourd'hui a été démontrée dans les années 80. C'est cette partie de la gauche qui a voulu le rejet du Traité Constitutionnel Européen, c'est cette partie de la gauche qui n'a pas sa place pour gouverner la France, tant elle semble plus attachée au respect d'un dogme plutôt qu'à un soucis des réalités.
Le Parti Socialiste n'ayant pas su trancher entre cette gauche là et la sociale démocratie, elle a fini par se retrouver derrière une candidature d'apparence, loin du niveau demandée pour le poste de Président de la République. Ségolène Royal n'a ainsi pas tellement surpris en faisant une campagne médiocre, se qualifiant au second tour grâce au seul vote utile qui s'est reposé sur les voix de l'extrème gauche, laminée en conséquence. En s'en prenant frontalement à Nicolas Sarkozy, elle veut le vaincre en jouant sur le rejet de sa personne. Cela ne peut pas donner une présidence qui repose sur un contrat clair entre une candidate et la population française, ce qui fait que une telle présidence n'est pas souhaitable. En fin de compte, il apparait surtout qu'aujourd'hui la gauche doit s'atteler à cette réflexion sur elle même qu'elle aurait du faire avant d'en arriver là .