L'éducation supérieure comme la recherche sont des domaines qui gagnent à être observées au niveau européen. Cela ne veut évidemment pas dire que la Commission Européenne doit en avoir l'entière responsabilité, seulement que pour constituer le savoir le plus élevé, les échanges entre les pays et les universités sont d'une grande utilité. En l'occurrence, le processus d'harmonisation des parcours universitaires n'est pas une initiative venant des institutions européennes, mais d'un accord entre ministres de l'Education basé uniquement sur le volontariat. Le processus de Bologne, du nom de la plus vieille université d'Europe où s'étaient retrouvés ces ministres, propose aux pays qui le souhaitent de modeler leurs parcours universitaires selon un modèle commun, largement inspiré du modèle anglo-saxon. En France, cela s'est traduit par la réforme LMD, répartissant les étapes de la vie universitaire autour de la licence (bac +3), du master (bac +5) et du doctorat (bac +8). Le système précédent était basé sur un premier cycle largement généraliste, le DEUG (bac +2), la maîtrise (bac +4), le DEA ou DESS (bac +5) et le doctorat au-delà.

L'un des buts avoués du processus de Bologne est de favoriser non seulement les échanges universitaires intra-européens, déjà encouragés par le programme Erasmus, mais aussi de faciliter la reconnaissance d'un pays à l'autre au niveau professionnel. En effet, l'une des façon de former l'Europe est d'accroître les possibilités de mobilité entre les différents pays. Mais c'est aussi un moyen d'améliorer les connaissances mutuelles des citoyens européens les uns sur les autres.

Comme toujours en France, la réforme LMD a été l'objet de protestations, manifestations et blocages d'universités (notamment à Toulouse II). A l'époque comme maintenant, ces protestations n'avaient et n'ont toujours pas de base sérieuse. Les années passent, les systèmes s'adaptent, et l'harmonisation est un grand succès. Et ce, pas seulement en France : l'Allemagne aussi, par exemple, se félicite aujourd'hui d'un nouveau modèle lui permettant de mieux mettre en valeur les parcours de ses étudiants.

Au bout du compte, le processus de Bologne restera comme l'une des étapes qui a permis de forger l'Europe de l'Education supérieure, un progrès notable pour tous qui ne produira plus aucune controverse. En conséquence, l'harmonisation sera devenue quelque chose d'évident dans les esprits, et peut-être oubliera-t-on comment ça se passait avant. Cela diminuerait le mérite de ceux qui ont réussi cette grande opération, mais les qualités de cette dernière resteront.