Et si tous les pays étaient riches ?
Par xerbias, mardi 15 février 2011 à 12:22 :: Economie :: #570 :: rss
En fin de compte, l'une des chances des pays en développement est précisément leur pauvreté. Grâce au libre échange, leur main d'œuvre bon marché représente un avantage compétitif qui attire les industries. Si les pays développés perdent des emplois par les délocalisations, celles-ci fournissent un revenu à une population qui en manque désespérément. Les pays qui accueillent les délocalisations sont tellement attractifs qu'ils en connaissent une croissance économique forte, et les revenus qui en découlent se transmettent à l'ensemble de l'économie locale. Dans les pays qui sont à peu près sains, cela créé des opportunités pour les entrepreneurs locaux, pour une amélioration des formations, et in fine sur l'amélioration des condition de vie. Les salaires des ouvriers augmentent, ils travaillent de plus en plus pour des champions économiques locaux, qui à terme, doivent délocaliser leur propre production pour rester compétitif.
Le Japon, considéré comme un pays de productions bon marché après guerre, est devenu un concurrent redoutable pour les pays occidentaux dans les années 80. La Corée du Sud a suivi le même chemin, et arrive à vendre ses propres voitures et produits électroménagers à travers le monde aujourd'hui. La Chine est obligée de chercher sa main d'œuvre bon marché toujours plus à l'ouest, celle des premières zones industrielles proches des ports devenant de plus en plus aisée. Il n'est pas dit que la croissance des pays émergents dure toujours au même rythme : le Japon, une fois devenu la deuxième économie mondiale et ayant rattrapé les pays occidentaux, fut frappé par un net ralentissement dans lequel il se trouve toujours. C'est donc une sorte de point d'arrivée à atteindre. Cela risque de prendre du temps, mais on peut imaginer un monde dans lequel il n'y aurait plus de pays émergents, seulement des pays émergés. Qu'est-ce que cela changerait ?
A priori, pour un pays comme la France, ce ne serait pas une mauvaise situation. Si le coût de la main d'œuvre est finalement à peu près le même partout, l'intérêt de délocaliser s'évanouirait. Vu les coûts de transports, il serait même probablement raisonnable de rapatrier une bonne partie des industries qui ont quitté le pays. En plus, le haut niveau de vie de populations autrefois pauvres ouvrirait de nouveaux débouchés pour nos entreprises. Mais tout cela aurait également une répercussion immédiate pour tout le monde : l'impossibilité de faire fabriquer ses produits par des salariés payés à des tarifs vraiment ridicules provoquerait forcément une augmentation des prix. On arriverait donc rapidement à une inflation généralisée (dont on a en quelque sorte les prémices) qui saperait le pouvoir d'achat de l'ensemble de la population.
Si les pays industrialisés souffrent de la mondialisation du fait des délocalisations nombreuses, ils ne doivent pas oublier qu'ils en profitent également en bénéficiant de produits de consommation à prix très réduits. Au supermarché, un consommateur choisira le moins cher entre deux produits équivalents. Il tire là un gain qui se traduit par du chômage pour ceux dont les emplois sont délocalisés. Tant qu'il reste employé, le consommateur reste nettement bénéficiaire, puisque ses revenus seront peu impactés par son choix. En revanche, cela rend plus difficile la création d'emplois pour ceux qui n'en occupent pas. En conclusion, si tous les pays étaient riches, il y aurait probablement moins de chômage dans les pays occidentaux, davantage de chômage dans les pays actuellement émergents, et surtout des biens de consommations plus chers pour tous.
Le Japon, considéré comme un pays de productions bon marché après guerre, est devenu un concurrent redoutable pour les pays occidentaux dans les années 80. La Corée du Sud a suivi le même chemin, et arrive à vendre ses propres voitures et produits électroménagers à travers le monde aujourd'hui. La Chine est obligée de chercher sa main d'œuvre bon marché toujours plus à l'ouest, celle des premières zones industrielles proches des ports devenant de plus en plus aisée. Il n'est pas dit que la croissance des pays émergents dure toujours au même rythme : le Japon, une fois devenu la deuxième économie mondiale et ayant rattrapé les pays occidentaux, fut frappé par un net ralentissement dans lequel il se trouve toujours. C'est donc une sorte de point d'arrivée à atteindre. Cela risque de prendre du temps, mais on peut imaginer un monde dans lequel il n'y aurait plus de pays émergents, seulement des pays émergés. Qu'est-ce que cela changerait ?
A priori, pour un pays comme la France, ce ne serait pas une mauvaise situation. Si le coût de la main d'œuvre est finalement à peu près le même partout, l'intérêt de délocaliser s'évanouirait. Vu les coûts de transports, il serait même probablement raisonnable de rapatrier une bonne partie des industries qui ont quitté le pays. En plus, le haut niveau de vie de populations autrefois pauvres ouvrirait de nouveaux débouchés pour nos entreprises. Mais tout cela aurait également une répercussion immédiate pour tout le monde : l'impossibilité de faire fabriquer ses produits par des salariés payés à des tarifs vraiment ridicules provoquerait forcément une augmentation des prix. On arriverait donc rapidement à une inflation généralisée (dont on a en quelque sorte les prémices) qui saperait le pouvoir d'achat de l'ensemble de la population.
Si les pays industrialisés souffrent de la mondialisation du fait des délocalisations nombreuses, ils ne doivent pas oublier qu'ils en profitent également en bénéficiant de produits de consommation à prix très réduits. Au supermarché, un consommateur choisira le moins cher entre deux produits équivalents. Il tire là un gain qui se traduit par du chômage pour ceux dont les emplois sont délocalisés. Tant qu'il reste employé, le consommateur reste nettement bénéficiaire, puisque ses revenus seront peu impactés par son choix. En revanche, cela rend plus difficile la création d'emplois pour ceux qui n'en occupent pas. En conclusion, si tous les pays étaient riches, il y aurait probablement moins de chômage dans les pays occidentaux, davantage de chômage dans les pays actuellement émergents, et surtout des biens de consommations plus chers pour tous.
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