L'Etat peut, mais doit-il ?
Par xerbias, lundi 28 février 2011 à 12:23 :: Pensée politique :: #579 :: rss
Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy racontait fréquemment cet épisode. Lorsqu'il était Premier ministre, Lionel Jospin avait dit à des ouvriers victimes d'un plan social "l'Etat ne peut pas tout" pour leur signifier qu'en l'occurrence, il ne pourrait rien faire pour eux. Nicolas Sarkozy regrettait cette phrase car elle montrait le renoncement de la politique à influencer les choses. Il mettait en avant son propre volontarisme. Par contraste, il expliquait comment lui, en tant que ministre des finances, n'avait pas hésité à nationaliser partiellement et temporairement Alstom, alors en proie à de grandes difficultés, pour permettre à ce fleuron de l'industrie française de se sortir de cette mauvaise passe. L'effet de cette décision était double : des emplois étaient sauvés, et l'Etat avait empoché une plus-value de plus d'un milliard d'euros à la revente. La morale de cette histoire, c'est que l'Etat peut, s'il veut.
L'Etat peut, mais doit-il ? C'est là qu'est la vraie question en fin de compte. La question de la possibilité est un faux problème. A chaque fois que quelqu'un dit "je n'ai pas le choix", il prend d'ores et déjà une décision. Il y a toujours plusieurs possibilités, seulement, certaines sont écartées d'emblée. Les inconvénients qu'elles entrainent sont considérées comme intolérables, et donc rejetées. Ne pas avoir le choix, c'est en fait faire son choix, choisir l'option qui apporte le plus d'avantages pour le moins d'inconvénients possibles. Le libre arbitre est à l'œuvre, la volonté s'exprime constamment.
Voilà pourquoi la politique est d'abord une question de volonté. Reste à savoir comment utiliser cette volonté. L'Etat doit-il intervenir sur tous les sujets, ou est-il préférable qu'il reste à l'écart sur certains sujets ? A posteriori, au vu du résultat, l'intervention de l'Etat sur le dossier Alstom s'est avéré une bonne chose. Mais cela ne veut pas dire que l'Etat doit nationaliser toutes les entreprises en difficulté dans l'espoir de les sauver. Certaines entreprises (voire certains secteurs entiers) ont un modèle économique à bout de souffle. Parfois aussi, des entreprises saines doivent pouvoir se restructurer. De même, s'il est logique que chacun attende de l'Etat de l'aide dans sa vie quotidienne ou des meilleures conditions dans lesquelles exercer son emploi public, l'Etat peut également tout à fait considérer que ce n'est pas la meilleure façon de dépenser l'argent public.
Le rôle des responsables politiques n'est pas de se sentir l'objet de forces qui le dépassent, mais celle de faire des choix souvent difficiles et de les assumer en expliquant leurs raisons. Aux électeurs de juger s'ils ont fait les bons en connaissance de cause.
L'Etat peut, mais doit-il ? C'est là qu'est la vraie question en fin de compte. La question de la possibilité est un faux problème. A chaque fois que quelqu'un dit "je n'ai pas le choix", il prend d'ores et déjà une décision. Il y a toujours plusieurs possibilités, seulement, certaines sont écartées d'emblée. Les inconvénients qu'elles entrainent sont considérées comme intolérables, et donc rejetées. Ne pas avoir le choix, c'est en fait faire son choix, choisir l'option qui apporte le plus d'avantages pour le moins d'inconvénients possibles. Le libre arbitre est à l'œuvre, la volonté s'exprime constamment.
Voilà pourquoi la politique est d'abord une question de volonté. Reste à savoir comment utiliser cette volonté. L'Etat doit-il intervenir sur tous les sujets, ou est-il préférable qu'il reste à l'écart sur certains sujets ? A posteriori, au vu du résultat, l'intervention de l'Etat sur le dossier Alstom s'est avéré une bonne chose. Mais cela ne veut pas dire que l'Etat doit nationaliser toutes les entreprises en difficulté dans l'espoir de les sauver. Certaines entreprises (voire certains secteurs entiers) ont un modèle économique à bout de souffle. Parfois aussi, des entreprises saines doivent pouvoir se restructurer. De même, s'il est logique que chacun attende de l'Etat de l'aide dans sa vie quotidienne ou des meilleures conditions dans lesquelles exercer son emploi public, l'Etat peut également tout à fait considérer que ce n'est pas la meilleure façon de dépenser l'argent public.
Le rôle des responsables politiques n'est pas de se sentir l'objet de forces qui le dépassent, mais celle de faire des choix souvent difficiles et de les assumer en expliquant leurs raisons. Aux électeurs de juger s'ils ont fait les bons en connaissance de cause.
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