C'est l'heure de payer !
Par xerbias, mardi 24 janvier 2012 à 18:55 :: Economie :: #723 :: rss
La perte du AAA de la France chez l'agence de notation Standard & Poors a, comme on pouvait s'y attendre, permis un bel exercice de pointages du doigt de tous les côtés. La gauche a parlé d'une "présidence dégradée", reprenant exactement les mêmes mots que ceux utilisés par les républicains pour critiquer Barack Obama lorsque les Etats-Unis ont connu un sort similaire. La droite a fait remarquer que l'ampleur de la dette publique tient pour beaucoup à son explosion lors de la présidence de François Mitterrand. En réalité, c'est plus simple que ça. C'est de notre faute à tous, nous, l'ensemble des Français. On le savait que notre dette était importante, et qu'il était malsain que le budget de l'Etat n'ait pas été à l'équilibre pendant des décennies. On le savait qu'il n'était pas normal d'emprunter pour financer des dépenses de fonctionnement. On le savait que l'on ne pouvait indéfiniment durer comme ça. Et pourtant, on ne s'en préoccupait pas vraiment. Pire, nos revendications, nos exigences portaient toujours sur de l'octroi d'argent pour de nouvelles dépenses. Quand on manifeste dans la rue, le mot d'ordre en général, c'est "on a besoin de davantage de moyens pour"... quoi que ce soit.
Voilà le résultat :
Les dépenses publiques ont bien plus augmenté que le PIB, alors qu'en même temps, les recettes fiscales le suivaient assez fidèlement. Le taux de prélèvements obligatoires est resté à peu près stable sur les 30 dernières années, et pour cause, puisqu'on difficilement prélever plus sur l'économie. En 2008, la France avait le quatrième taux de prélèvements obligatoires le plus élevé dans l'OCDE (à 43,5 %), devant la Finlande, l'Allemagne (36,4 %), l'Espagne (33,3 %) ou le Japon (28,3 %). D'après l'OCDE, nous sommes le pays où il y a le plus grand nombre de taxes.
Jusqu'à présent, les investisseurs acceptaient de financer la dette de la France en considérant qu'elle pourrait toujours créer de nouveaux impôts pour rembourser. Mais la dette s'accumule, et notre faible croissance structurelle met en doute la durabilité d'un tel système. Ceux qui avaient voulu mettre en avant le besoin de rigueur budgétaire étaient vilipendés pour leur libéralisme économique néfaste aux conditions sociales de la population. Cassandre avait raison. Aujourd'hui, ce que nous signifie cette dégradation de la dette, c'est qu'il est finalement l'heure de payer. On savait que ça allait arriver, on disait "un jour, nos enfants auront à rembourser tout cela, ils naissent avec des dettes", on l'a dit pendant des décennies. C'était vrai, et c'est pour maintenant. Reste désormais à voir comment on fera avec nos nouvelles conditions sociales.
Voilà le résultat :
Les dépenses publiques ont bien plus augmenté que le PIB, alors qu'en même temps, les recettes fiscales le suivaient assez fidèlement. Le taux de prélèvements obligatoires est resté à peu près stable sur les 30 dernières années, et pour cause, puisqu'on difficilement prélever plus sur l'économie. En 2008, la France avait le quatrième taux de prélèvements obligatoires le plus élevé dans l'OCDE (à 43,5 %), devant la Finlande, l'Allemagne (36,4 %), l'Espagne (33,3 %) ou le Japon (28,3 %). D'après l'OCDE, nous sommes le pays où il y a le plus grand nombre de taxes.
Jusqu'à présent, les investisseurs acceptaient de financer la dette de la France en considérant qu'elle pourrait toujours créer de nouveaux impôts pour rembourser. Mais la dette s'accumule, et notre faible croissance structurelle met en doute la durabilité d'un tel système. Ceux qui avaient voulu mettre en avant le besoin de rigueur budgétaire étaient vilipendés pour leur libéralisme économique néfaste aux conditions sociales de la population. Cassandre avait raison. Aujourd'hui, ce que nous signifie cette dégradation de la dette, c'est qu'il est finalement l'heure de payer. On savait que ça allait arriver, on disait "un jour, nos enfants auront à rembourser tout cela, ils naissent avec des dettes", on l'a dit pendant des décennies. C'était vrai, et c'est pour maintenant. Reste désormais à voir comment on fera avec nos nouvelles conditions sociales.
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