L'Iran persiste à vouloir détenir la puissance nucléaire. La communauté internationale refuse cette évolution, car l'Iran est loin d'être un pays à qui l'on peut faire confiance pour faire un usage sage d'une éventuelle arme atomique. Ce n'est certes pas le seul pays hostile à vouloir s'armer de la sorte : la Corée du Nord représente également un danger non négligeable en la matière. Ce pays vit en autarcie depuis plus de 50 ans désormais, sous la férule d'une dictature féroce et obscure. Le régime stalinien n'a connu aucune ouverture, contrairement aux autres anciens pays communistes. Kim Jong Il, dictateur incontrôlable tellement caricatural qu'on le croirait être un méchant sorti d'un film de James Bond, n'a absolument aucun regard pour le bien être de son peuple, préférant dilapider les rares richesses du pays dans des manifestations à sa gloire, des démonstrations de force et dans la préservation de l'armée nord coréenne. Là bas, il n'y a aucune liberté, et toute volonté d'en avoir est durement réprimandée.

Depuis la guerre de Corée, ce pays est coupé en deux. La Corée du Sud est riche et capitaliste, le communisme de la Corée du Nord a rapidement rendu celle-ci pauvre et le dos au mur. Le seul souci de Kim Jong Il et de son père à qui il a succédé est de garantir le maintien de son contrôle sur son peuple. La réunification des deux Corées sous l'égide de celle du Sud serait donc quelque chose de dévastateur pour la dictature. En revanche, si la Corée du Sud pouvait passer sous le contrôle de celle du Nord, le régime en place pourrait perdurer et être plus puissant. En fait, la Corée du Nord n'est ni plus ni moins qu'un régime néfaste pour la bien être de la population coréenne et du reste du monde, et elle est un puissant facteur déstabilisateur refusant constamment la paix, en vendant par exemple des missiles à l'Iran. Il n'est dès lors pas étonnant que les Etats-Unis considèrent ce pays dans l'"Axe du mal", même si le caractère hostile de la Corée du Nord n'est pas récent.

Pourtant, tant que Kim Jong Il ne martyrisera que son propre peuple, les pays occidentaux n'agiront pas directement contre ce régime dictatorial. La Corée du Sud, soucieux du sort de la population nord coréenne, essaie de faire en sorte que son voisin ne soit pas trop pauvre, en lui fournissant une aide alimentaire et médicamenteuse, ainsi qu'en tentant de nouer des liens diplomatiques pour faire avancer les choses. Malgré les espoirs suscités par le rapprochement entre les deux Kim (avec Kim Dae-jung, Président de la Corée du Sud), la Corée du Nord reste un danger pour la paix mondiale, déjà suffisamment mise à mal. Le développement de l'arme atomique par la Corée du Nord est donc loin d'aller dans le bon sens : si elle venait à l'obtenir, elle serait extrêmement menaçante pour la Corée du Sud, l'ouest des Etats-Unis et surtout le Japon, avec qui les relations sont très difficiles. L'armée nord coréenne s'enorgueillit de tester ses nouveaux missiles au-dessus de la mer du Japon, faisant du pays du soleil levant une cible désignée. Si un essai nucléaire venait à être effectué par la Corée du Nord, cela donnerait le signal que ce pays serait une menace insupportable pour le reste du monde. Il serait alors difficile de ne pas intervenir.

Pourtant, personne n'a intérêt qu'une telle situation se produise, mis à part Kim Jong Il qui justifie ses choix par ses délires mégalomaniaques. L'occident n'a pas envie de retourner faire la guerre en Corée, vu les difficultés qu'a entraîné la première entre 1947 et 1953. A cette époque, la Corée du Nord était soutenue par la Chine nouvellement communiste. Elle l'est toujours d'ailleurs aujourd'hui. Mais le gouvernement chinois est certainement moins extrémiste, et s'il souhaite préserver son régime très particulier par tous les moyens, il n'en est pas moins pragmatique sur certaines questions. La Chine se soucie peu de la moralité des autres pays du monde, la seule chose qui importe est que le parti communiste chinois garde le contrôle du pays. A ce titre, une Corée réunifiée et pro-occidentale n'est pas vue d'un oeil favorable, car elle serait vue comme un pont de débarquement pour les Etats-Unis, avec qui les relations sont ambivalentes. Pour autant, une guerre en Corée serait néfaste pour le libre échange sur lequel repose actuellement l'économie chinoise. La Chine n'a donc pas intérêt à ce que la situation s'envenime plus que pour l'instant.

Si la Corée du Sud a commencé des négociations, ou plutôt une reprise des relations diplomatiques avec celle du Nord, cela risque fort de ne pas être suffisant pour vraiment améliorer la situation. La voix de la Chine, par contre, serait elle suffisamment puissante pour faire entendre raison à la Corée du Nord. La Chine ne défend plus des positions idéologiques précises, seulement ce qui va dans le sens de ses intérêts. En l'occurrence, l'intérêt de la Chine est d'avoir comme voisin une Corée qui n'est pas hostile. Juste ça : le soutien de la Corée est bien trop faible pour se soucier vraiment d'y avoir un régime ami. Le pouvoir de nuisance par contre peut être important, si toute la Corée passe sous influence américaine. Le principal objectif de la Corée du Sud est la réunification pacifique. En considérant toutes les données du problème, il est possible d'imaginer une solution.

Il faudrait que la Chine manoeuvre pour mettre fin au régime nord-coréen et permette ainsi la réunification de toute la Corée sous l'égide de celle du Sud. En contrepartie, la Corée se déclarerait neutre, ce qui peut se faire tout en gardant son caractère capitaliste et démocratique, vu que ce n'est pas cela que la Chine redoute. La Chine et les Etats-Unis s'engageraient à ne pas faire de la Corée une zone d'influence pour l'un d'entre eux, et les deux puissances mondiales pourraient continuer à commercer librement avec le pays du matin calme. Ce serait sous certains angles une situation qu'a connu l'Autriche pendant la Guerre Froide. Si de tels accords étaient passés, la paix serait préservée, la population nord-coréenne serait libérée tandis que tous les efforts de la Corée du Nord seraient pour aider au relèvement de cette population exsangue. Espérons juste que chacun puisse prendre ses responsabilités au plus tôt, en travaillant pour faire grandir les rares pistes pour la paix qui subsistent.