La fête de la défaite
Par xerbias, vendredi 25 mai 2007 à 16:28 :: Faits politiques :: #161 :: rss

La fête de la défaite n'aura en fin de compte pas lieu. Julien Dray met ce renoncement sur le compte des finances du Parti Socialiste, qui sont exsangues après la campagne présidentielle, alors qu'elles seront aussi sollicitées pour les législatives. L'organisation des débats participatifs, aux retombées dérisoires, aura semble-t-il été un puit de dépenses. De plus, peut-être que l'organisation de célébrations lorsques les perspectives sont sombres pour la gauche a paru déplacé pour ceux qui, parmi les socialistes, se rendent compte de la situation. La campagne pour les élections législatives a commencé, et bon nombre de figures importantes se sont repliées sur leur circonscription. Si Ségolène Royal avait promis de mener cette bataille aussi, elle y participe en fin de compte de façon éloignée. Seul François Hollande est sur le pont, prenant la posture de l'opposition politique au gouvernement avant même qu'il ait pu faire quoi que ce soit. Il souhaite que la gauche soit forte à l'Assemblée pour empêcher Nicolas Sarkozy d'appliquer le programme sur lequel il a été élu. Le voilà donc enchaînant les apparitions télévisées, faire des meetings en étant seul à parler, tout en admettant qu'il ne sera plus premier secrétaire du PS après le prochain congrès. Car François Hollande reste le plus petit dénominateur commun du PS : autrefois, tout le monde l'acceptait pour donner une apparence de rassemblement, aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur le fait que la non prise de choix qu'il représentait fut coupable.
Dès à présent s'ouvre la bataille pour la présidentielle de 2012. Et sa première étape est la conquète de la direction du parti socialiste. Et si les socialistes laissent François Hollande conduire la campagne des législatives aujourd'hui, alors qu'il est l'un des moins populaires d'entre eux, c'est pour mieux s'en débarasser ensuite. Ségolène Royal est d'ailleurs la première à vouloir la place, et en adoptant une attitude aussi euphorique au soir de sa défaite, c'est qu'elle ne voulait pas passer pour un symbole d'échec. Et si elle l'a fait aussi tôt, c'était pour mieux couper l'herbe sous le pied de ses rivaux, Dominique Strauss-Kahn en tête, qui n'ont pas apprécié ni son investiture, ni son mépris envers eux pendant la campagne. Elle était donc même prête à fêter sa défaite pour tenter de rejeter ses adversaires dans le domaine du passé et se montrer incontournable, sans se rendre compte de l'aspect surréaliste de la chose en question. Une fois les législatives passées, le débat aura enfin lieu a annoncé François Hollande. Il faudra qu'il donne lieu à une véritable clarification de la pensée du PS. Et tant qu'à faire, il serait souhaitable que le résultat soit favorable à la France.
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