mardi 5 juin 2007
La République Tchèque, exemple d'une "nouvelle Europe" bien peu pro-européenne
Par xerbias, mardi 5 juin 2007 à 22:39 :: Europe

La République Tchèque montre bien ce qu'il se passe dans les ex-pays communistes de l'Europe de l'est. Tout est fait pour se différencier de ce modèle honni du passé. Désormais, il est temps d'être performant dans l'économie mondiale, et à ce titre, la République Tchèque a bien compris les préceptes libéraux inculqués par les Anglo-saxons. Derrière le rideau de fer, elle ne rêvait pas vraiment de l'Europe occidentale, mais plutôt du modèle américain, qui n'avait pas peur de se poser comme opposant frontal du communisme. Et aujourd'hui, la priorité de la politique tchèque est l'amitié avec les États-Unis. Ce n'est alors pas très étonnant que la Pologne et la République Tchèque acceptent d'abriter les anti-missiles américains sur leurs territoires. La coopération est totale et presque aveugle, quitte à sembler être plus royaliste que le roi en matière d'atlantisme.
Nul rêve européen dans cet état d'esprit. Vaclav Klaus combat tout simplement la construction européenne, et est très populaire à son poste. Car si l'Europe de l'ouest la célèbre sur la base qu'elle a permis de mettre fin aux guerres, les pays de l'Europe de l'est célèbre surtout l'Amérique qui leur avait tendu la main. C'est à propos de cette Europe de l'est qui lui était soumise que Donald Rumsfeld avait parlé d'une "nouvelle Europe", pour l'opposer à celle occidentale, qui refusait de le suivre dans ses désirs guerriers. Et c'est bien là le paradoxe : cette "nouvelle Europe" n'a pas de désir d'Europe puissance, bien au contraire. Elle y a adhéré un peu cyniquement, pour profiter des avantages financiers qu'elle offrait, et bénéficier d'un grand marché commun. Avec leurs entrées, l'Union Européenne est encore un peu plus ancrée dans une optique libérale, qui la met en porte à faux avec certains de ses fondateurs. Il est dès lors peu étonnant que les accords soient si difficiles à être trouvés, quand de telles divergences sur le but même de la construction européenne existent. Pour les prochaines adhésion, il est nécessaire qu'il n'y ait plus de telles ambiguïtés.