mardi 4 septembre 2007
L'économie hongroise, représentative de ses voisines
Par xerbias, mardi 4 septembre 2007 à 14:59 :: Europe
A l'occasion d'une tournée de tous les pays d'Europe avant que la France ne prenne la présidence de l'Union Européenne, Nicolas Sarkozy va bientôt visiter la Hongrie. Il est assez rare que ce pays, pourtant membre de l'Union Européenne depuis trois ans, soit évoqué dans les médias français. La dernière fois, ce fut lorsque le Premier ministre hongrois avait avoué, dans un enregistrement rendu public à ses dépens, avoir menti à la population pendant son premier mandat et sa campagne de réélection, et n'avoir rien fait pour améliorer les finances publiques jusque là . La révélation avait provoqué des protestations d'une partie de l'opposition, alors que le Premier ministre refusait de démissionner (et reste d'ailleurs actuellement au pouvoir). Mais ces événements datent de pratiquement une année. D'une manière générale, cette faible couverture de l'actualité des pays de l'Europe de l'est est probablement le résultat d'un relatif éloignement géographique, ainsi que de la taille modeste de plusieurs de ces pays. La Hongrie a une population de dix millions de personnes, et est assez représentative de l'ensemble des pays de l'Europe centrale et orientale.
Ces pays différaient d'ailleurs peu de ceux de l'Europe de l'ouest à l'époque médiévale. Le royaume de Hongrie a vécu comme les autres jusqu'à la Renaissance, où il fut envahi par l'Empire Ottoman pendant un siècle et demi. A la suite de la victoire de l'Autriche contre les Ottomans, les Autrichiens ont profité de leur contre-offensive pour dominer la Hongrie, qui finit par devenir son égal au sein de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Dans cet ensemble, la Hongrie avait par elle-même des frontières très élargies par rapport à celles qu'elle connaît aujourd'hui, englobant des parties de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Yougoslavie. L'ensemble composite allait devenir la proie des nationalismes, aboutissant in fine à la première guerre mondiale. Le pays tient alors son rang dans le concert européen, bien que n'étant pas arrivé à un stade aussi avancé de la révolution industrielle que dans l'Europe de l'ouest. La Hongrie rentre ensuite dans les années trente dans la sphère d'influence des nazis, et à la suite de la seconde guerre mondiale, passe sous domination soviétique, qui lui impose un régime communiste.
Cette évolution est mal acceptée par le peuple qui n'était certainement pas demandeur. Les Hongrois arrivent en 1956 à desserrer l'étreinte stalinienne lors de l'insurrection de Budapest, qui bien qu'écrasée par l'Armée rouge, permet un assouplissement sur les dogmes communistes. Certes, le Parti Communiste est toujours le parti unique en contrôle des affaires, mais il y a alors une plus grande liberté d'agir et d'expression en Hongrie, ainsi qu'une meilleure efficacité économique, les biens de consommation étant plus privilégiés qu'en URSS. Il est d'ailleurs notable que parmi les pays du bloc soviétique, plus un gouvernement disposait d'autonomie par rapport à l'URSS, et plus les libertés de la population étaient fortes, et meilleur était le développement économique. C'est ainsi en Roumanie, où l'obscurantisme soviétique était le plus fort, que la pauvreté a été (et reste) la plus forte, tandis qu'en RDA, très autonome selon les standards des pays du Pacte de Varsovie, la satisfaction des besoins de la population était la plus grande. Il suffit ensuite de comparer l'énorme écart de développement entre la RFA et la RDA au moment de la réunification, alors qu'il s'agissait d'un seul pays avant la guerre, pour se rendre compte du gâchis réalisé par le communisme dans les pays de l'Europe centrale et orientale.
Evidemment, la transition à l'économie de marché est difficile au début des années 90. Mais ces pays connaissent un certain effet de rattrapage auquel la Hongrie ne fait pas exception. Ainsi, si l'économie hongroise est encore relativement éloignée de celles de ses voisins de l'Ouest, elle progresse quand même à un rythme satisfaisant. Ce qui est plus inquiétant, c'est le déficit important du budget public, atteignant chaque année 10 % environ du PIB. C'est bien éloigné des 3 % requis par le Traité de Maastricht pour se qualifier pour l'euro, et la Hongrie devra encore patienter pour adopter la monnaie unique, peut-être encore une demi-douzaine d'années. Elle n'est pas la seule : si la Slovénie et Malte se sont qualifiés pour une adoption en 2008, nombreux sont encore les pays de l'Europe de l'est qui peinent à atteindre les critères de Maastricht, ce qui retarde considérablement les échéances prévues initialement. En ce sens, la Hongrie est bien représentative des économies de l'Est de l'Europe. Mais ils n'ont bien sûr pas le monopole du souci du déficit public...
Ces pays différaient d'ailleurs peu de ceux de l'Europe de l'ouest à l'époque médiévale. Le royaume de Hongrie a vécu comme les autres jusqu'à la Renaissance, où il fut envahi par l'Empire Ottoman pendant un siècle et demi. A la suite de la victoire de l'Autriche contre les Ottomans, les Autrichiens ont profité de leur contre-offensive pour dominer la Hongrie, qui finit par devenir son égal au sein de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Dans cet ensemble, la Hongrie avait par elle-même des frontières très élargies par rapport à celles qu'elle connaît aujourd'hui, englobant des parties de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Yougoslavie. L'ensemble composite allait devenir la proie des nationalismes, aboutissant in fine à la première guerre mondiale. Le pays tient alors son rang dans le concert européen, bien que n'étant pas arrivé à un stade aussi avancé de la révolution industrielle que dans l'Europe de l'ouest. La Hongrie rentre ensuite dans les années trente dans la sphère d'influence des nazis, et à la suite de la seconde guerre mondiale, passe sous domination soviétique, qui lui impose un régime communiste.
Cette évolution est mal acceptée par le peuple qui n'était certainement pas demandeur. Les Hongrois arrivent en 1956 à desserrer l'étreinte stalinienne lors de l'insurrection de Budapest, qui bien qu'écrasée par l'Armée rouge, permet un assouplissement sur les dogmes communistes. Certes, le Parti Communiste est toujours le parti unique en contrôle des affaires, mais il y a alors une plus grande liberté d'agir et d'expression en Hongrie, ainsi qu'une meilleure efficacité économique, les biens de consommation étant plus privilégiés qu'en URSS. Il est d'ailleurs notable que parmi les pays du bloc soviétique, plus un gouvernement disposait d'autonomie par rapport à l'URSS, et plus les libertés de la population étaient fortes, et meilleur était le développement économique. C'est ainsi en Roumanie, où l'obscurantisme soviétique était le plus fort, que la pauvreté a été (et reste) la plus forte, tandis qu'en RDA, très autonome selon les standards des pays du Pacte de Varsovie, la satisfaction des besoins de la population était la plus grande. Il suffit ensuite de comparer l'énorme écart de développement entre la RFA et la RDA au moment de la réunification, alors qu'il s'agissait d'un seul pays avant la guerre, pour se rendre compte du gâchis réalisé par le communisme dans les pays de l'Europe centrale et orientale.
Evidemment, la transition à l'économie de marché est difficile au début des années 90. Mais ces pays connaissent un certain effet de rattrapage auquel la Hongrie ne fait pas exception. Ainsi, si l'économie hongroise est encore relativement éloignée de celles de ses voisins de l'Ouest, elle progresse quand même à un rythme satisfaisant. Ce qui est plus inquiétant, c'est le déficit important du budget public, atteignant chaque année 10 % environ du PIB. C'est bien éloigné des 3 % requis par le Traité de Maastricht pour se qualifier pour l'euro, et la Hongrie devra encore patienter pour adopter la monnaie unique, peut-être encore une demi-douzaine d'années. Elle n'est pas la seule : si la Slovénie et Malte se sont qualifiés pour une adoption en 2008, nombreux sont encore les pays de l'Europe de l'est qui peinent à atteindre les critères de Maastricht, ce qui retarde considérablement les échéances prévues initialement. En ce sens, la Hongrie est bien représentative des économies de l'Est de l'Europe. Mais ils n'ont bien sûr pas le monopole du souci du déficit public...