dimanche 16 septembre 2007
Le Panchen Lama fantoche
Par xerbias, dimanche 16 septembre 2007 à 18:51 :: Monde

Si celui-ci est actuellement bien identifié, la Chine compte bien profiter d'un éventuel "passage de pouvoir" pour mettre définitivement sous tutelle le bouddhisme tibétain. Le but sera alors de reproduire la méthode employée pour le Panchen Lama, numéro deux dans la hiérarchie des lamas tibétains. Après la mort (troublante) du précédent Panchen Lama en 1989, la Chine comme le Dalaï Lama avaient lancé une procédure pour reconnaître sa nouvelle réincarnation. Quand le Dalaï Lama reconnut officiellement Gedhun Choekyi Nyima, jeune garçon de six ans, comme le nouveau Panchen Lama en 1995, celui-ci disparut quelques jours plus tard, et n'a plus jamais été revu. La Chine affirme le "protéger" en un endroit tenu secret (ce qui signifie qu'il est emprisonné depuis cette époque), et après avoir fait également disparaître le moine qui trouva ce garçon, s'est occupé de reconnaître (par tirage au sort entre trois candidats) son propre Panchen Lama, Gyancain Norbu, évidemment à sa solde. Et depuis le 1er septembre dernier, une nouvelle réglementation prévoit que chaque nouvelle réincarnation devra désormais être approuvée par le pouvoir chinois. En clair, après avoir créé un Panchen Lama fantoche, il s'agira de montrer un Dalaï Lama tout aussi factice, entièrement dévoué à la cause du gouvernement chinois, lorsque l'actuel, Tenzin Gyatso, viendra à disparaître.
Pendant que l'on s'émerveille du développement économique chinois, et que l'on profite de ses avantages concurrentiels (le faible prix de la main d'œuvre), la Chine continue de bafouer quotidiennement les libertés de son peuple. Evidemment, les pouvoirs publics des autres grandes puissances n'ont jamais rien osé affirmer une quelconque réprobation envers de mouvements, tels que cette réglementation contrôlant les forces supérieures de la réincarnation. Ce qui était encore plus désolant, c'est que la peur de peur de perdre des contrats empêchait également de simplement discuter avec le Dalaï Lama, peut être le dernier authentique. De toutes façons, ces contrats chinois si recherchés sont d'ores et déjà des pièges, où les dispositions obligatoires de joint ventures et de transferts de technologies sont si importantes qu'ils ne font que créer de redoutables concurrents. Du reste, les éventuelles vexations chinoises ne sont menaçantes que si cela l'incite à se tourner vers des pays plus conciliants et lâches. Pour bien faire, l'idéal serait donc que chaque grande puissance veille à inviter le Dalaï Lama en visite officielle. Stephen Harper, le Premier ministre canadien, vient d'ailleurs de le faire à la suite d'Angela Merkel. Ils ont bien raison, et il faut espérer que le mouvement s'étende à la France, et au reste de l'Union Européenne et des pays développés.