dimanche 13 mars 2011
Désintégration turque
Par xerbias, dimanche 13 mars 2011 à 00:45 :: Europe
Devant plus de 10 000 personnes d'origine turque dans la salle omnisports de Düsseldorf, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan déclare qu'ils appartiennent à la Grande Turquie. Il leur dit que leurs enfants doivent apprendre l'allemand, mais qu'ils doivent d'abord apprendre à bien parler le turc. Il exprime à nouveau son rejet de l'assimilation de la communauté turque en Allemagne, considérant que nul ne saurait les arracher à leur culture. Voilà comment le 27 février dernier, un chef de gouvernement étranger a incité des personnes habitant en Allemagne au nationalisme. Ce faisant, il défend bien sûr ce qu'il considère être les intérêts de son propre pays. Mais cela ne rejoint uniquement les intérêts de l'Allemagne. Alors que Angela Merkel a reconnu l'échec du multiculturalisme il y a quelques mois, Recep Tayyip Erdogan s'est positionné comme le leader de la communauté turque en Allemagne, faisant directement la promotion de la coexistence de plusieurs cultures au sein d'un seul pays.
Et ce n'est pas la première fois qu'il agit ainsi. En novembre 2008, à Cologne, il avait déjà incité (en turc) 20 000 de ses ressortissants à ne pas s'assimiler. Il leur recommander de profiter de l'éducation allemande, mais de toujours rester culturellement turc. Quelques jours plus tard, alors que les milieux politiques allemands s'alarmaient de telles déclarations, Recep Tayyip Erdogan poursuivit sa réflexion devant son Parlement à Ankara : "l'assimilation est un crime contre l'humanité". Rien de moins. En avril 2010, il dit la même chose à Paris devant 6 000 Turcs habitant en France. "Personne ne peut vous demander d'être assimilés. Pour moi, le fait de demander l'assimilation est un crime contre l'humanité, personne ne peut vous dire: renonce à tes valeurs". Il en profita pour souhaiter que les prénoms turcs augmentent dans les pays d'Europe.
C'est évidemment totalement le contraire de ce qu'il faut faire et souhaiter. Les pays d'Europe souffrent aujourd'hui justement que les dernières vagues d'immigration n'aient pas pu être assimilées au reste de la population, contrairement aux précédentes. Ce n'est pas un problème de religion ou même d'ethnie, mais bien une question de culture. Et en privilégiant la culture d'origine au détriment de l'adoption de celle du pays d'accueil, nous allons tous devant de terribles incompréhensions dont les conséquences apparaissent chaque jour. C'est déjà suffisamment tragique lorsque c'est par manque de volonté de part et d'autre, mais lorsque cela devient une décision consciente prônée par un pays extérieur, il est difficile de ne pas considérer un tel discours comme un acte hostile.
La culture n'est pas liée à une origine ethnique. La culture est déterminée par le milieu dans lequel on vit. Et pour ceux qui vivent en Allemagne, en France, ou un quelconque autre pays, il est normal qu'ils adoptent la culture de leur nouveau pays. L'assimilation n'est en rien un crime, c'est au contraire un impératif.
Et ce n'est pas la première fois qu'il agit ainsi. En novembre 2008, à Cologne, il avait déjà incité (en turc) 20 000 de ses ressortissants à ne pas s'assimiler. Il leur recommander de profiter de l'éducation allemande, mais de toujours rester culturellement turc. Quelques jours plus tard, alors que les milieux politiques allemands s'alarmaient de telles déclarations, Recep Tayyip Erdogan poursuivit sa réflexion devant son Parlement à Ankara : "l'assimilation est un crime contre l'humanité". Rien de moins. En avril 2010, il dit la même chose à Paris devant 6 000 Turcs habitant en France. "Personne ne peut vous demander d'être assimilés. Pour moi, le fait de demander l'assimilation est un crime contre l'humanité, personne ne peut vous dire: renonce à tes valeurs". Il en profita pour souhaiter que les prénoms turcs augmentent dans les pays d'Europe.
C'est évidemment totalement le contraire de ce qu'il faut faire et souhaiter. Les pays d'Europe souffrent aujourd'hui justement que les dernières vagues d'immigration n'aient pas pu être assimilées au reste de la population, contrairement aux précédentes. Ce n'est pas un problème de religion ou même d'ethnie, mais bien une question de culture. Et en privilégiant la culture d'origine au détriment de l'adoption de celle du pays d'accueil, nous allons tous devant de terribles incompréhensions dont les conséquences apparaissent chaque jour. C'est déjà suffisamment tragique lorsque c'est par manque de volonté de part et d'autre, mais lorsque cela devient une décision consciente prônée par un pays extérieur, il est difficile de ne pas considérer un tel discours comme un acte hostile.
La culture n'est pas liée à une origine ethnique. La culture est déterminée par le milieu dans lequel on vit. Et pour ceux qui vivent en Allemagne, en France, ou un quelconque autre pays, il est normal qu'ils adoptent la culture de leur nouveau pays. L'assimilation n'est en rien un crime, c'est au contraire un impératif.