Il y a une dizaine de jours le Parlement Européen a voté le regroupement des sessions d'octobre ayant lieu à Strasbourg pour 2012 et 2013. Pour les députés européens, le but est de passer moins de jour dans la capitale de l'Alsace, vu qu'ils préfèrent bien davantage siéger à Bruxelles. Les allers retours entre les deux villes sont coûteux et épuisants pour tous ceux impliqués, c'est vu comme une aberration, un symbole de la gabegie financière que peuvent parfois être les institutions européennes. C'est avec ce genre de choses que les citoyens européens se détournent de la construction européenne. Si la présence du Parlement Européen à Strasbourg est un beau symbole, les grandes transhumances entre Strasbourg et Bruxelles est un symbole particulièrement repoussant. Le Parlement Européen n'a besoin que d'un lieu pour l'ensemble de ses activités.

Les autorités locales de Strasbourg et le gouvernement français déclarent qu'elles feront tout pour empêcher le déménagement du Parlement Européen à Bruxelles. Dans ce cas, ils doivent s'engager pour tout rapatrier depuis la capitale belge. Cette dernière est certainement mieux pourvue en moyens de communication et en capacité hôtelière, entre autres. Mais le statut de la ville est tout de même sujette à quelques questions. Dans les troubles internes que connaît actuellement la Belgique, le rôle de Bruxelles est d'ores et déjà disputé entre les différentes communautés. Peut-être que cette ville est destinée à devenir une espèce de capitale européenne dépourvue de nationalité, ce serait une solution digne du roi Salomon. Après tout, Washington DC au Etats-Unis n'est pas incluse dans l'un des cinquante Etats que connaît le pays.

Le déménagement de l'ensemble des activités du Parlement Européen à Strasbourg est-elle seulement possible ? Déjà, on peut se dire que l'un des rôles de ce Parlement est de contrôler la Commission Européenne, qui restera elle bien attachée à Bruxelles. Ensuite, il semble bien que Bruxelles est préférée par les députés européens. Strasbourg n'est considérée que comme une forfanterie à laquelle la France est attachée, ce qui n'est pas tout à fait inexact. De toute façon, il faudrait désormais prendre une décision assez rapidement, pour que ne s'éternise pas un combat de trop. Il serait ainsi souhaitable qu'à partir de la prochaine législature, toutes les activités du Parlement Européen soient regroupées dans l'une de ces deux villes, même si ce ne doit pas être Strasbourg. Car c'est bien ce qu'exige l'intérêt général, et c'est pour cela que nous faisons la construction européenne.