La campagne présidentielle américaine a commencé au printemps dernier, et la première primaire républicaine a eu lieu mardi. On a très vite compris quelle serait la question posée par les primaires républicaines : il y a-t-il quelqu'un pour contrer Mitt Romney ? Sarah Palin et Mike Huckabee ne se sont pas présentés. L'ancien gouverneur du Minnesota, Tim Pawlenty, s'est retiré très (trop ?) vite de la course. En conséquence, il ne restait plus comme candidats que Mitt Romney et une incroyable brochettes de personnalités assez consternantes. Mitt Romney, l'ancien gouverneur du Massachusetts, a les mêmes atouts à faire valoir qu'il y a quatre ans. Mais aujourd'hui, être "modéré" est presque une insulte pour les conservateurs américains, et ceux-semblent être prêts à se jeter dans les bras de n'importe qui pour éviter cette personnalité qui se détache de la tête et des épaules des autres.

Au cours des derniers mois, des candidats différents se sont succédés en tête des sondage, alors que Mitt Romney restait solidement installé à la deuxième place. Mais rapidement, leur incompétence s'est révélée au grand jour l'un après l'autre, forçant les anti-Romney à changer de champion. Il y a d'abord eu Michelle Bachmann, sorte de clone de Sarah Palin. Puis il y a eu Rick Perry, doublon de George W. Bush : lui aussi gouverneur du Texas aux ambitions intellectuelles limitées, très religieux et fan des armes à feu. Ses performances lamentables aux débats ont provoqué sa chute. Il y a eu également l'homme d'affaires Hermann Cain qui était fier de ne savoir presque rien sur le monde en dehors des frontières américaines. De multiples scandales sexuels l'ont poussé vers la sortie. Puis il y a eu Newt Gingrich, speaker de la chambre des représentants dans les années 90. Certains le décrivent comme "brillant", mais à vrai dire, il est surtout sournois. Handicapé par un égo démesuré, tout le monde savait qu'il avait une quantité incroyable de squelettes dans le placard. Il a suffi de mentionner qu'une petite partie d'entre eux pour qu'il tombe lui aussi. Reste le libertarien Ron Paul, dont les vues extrême l'empêchent de rassembler une majorité autour de lui, et le dernier choix, Rick Santorum. Celui-ci a eu la chance de voir son tour venir au bon moment, lors de primaire de l'Iowa. Mais il n'est pas du tout à la hauteur, et il fut battu de façon embarrassante de son poste de sénateur en 2006.

Globalement, les candidats sont bien plus mauvais en 2012 qu'en 2008. John McCain, Mike Huckabee ou même Rudy Giuliani semblaient plus au niveau que les candidats actuels. Peut-être que les meilleurs républicains ont préféré attendre 2016 pour se présenter, préférant (probablement à raison) éviter un duel avec Barack Obama. Mais toujours est-il que Mitt Romney est le meilleur des choix proposés. Il est beaucoup haï, et il n'est pas dit du tout que les républicains ont une chance cette fois-ci. Seulement, si ça doit être l'un d'entre eux, autant que ce soit lui.