Une seule chaîne parlementaire
Par xerbias, jeudi 6 septembre 2007 à 15:47 :: General :: #209 :: rss
Jean-Pierre Elkabbach, le président de la chaîne Public Sénat, a récemment déclaré qu'il avait demandé au CSA d'octroyer à sa chaîne une fréquence supplémentaire sur la TNT, pour que Public Sénat et LCP - Assemblée Nationale ait chacune leur canal de diffusion, et n'ait plus à cohabiter ensemble. En effet, actuellement les deux entités se partagent le temps d'antenne, en faisant alterner les programmes produits par l'une et l'autre. Jean-Pierre Elkabbach comme Michel Richard, le président de LCP - Assemblée Nationale, se targuent d'avoir d'ores et déjà des grilles de programmes de prêtes dans cette éventualité, chaque chaîne pouvant diffuser 24 heures sur 24 dès que des fréquences séparées leur seront accordées. Cela risque de prendre du temps, car pour que des fréquences de la TNT se libèrent, il faudrait que les ondes hertziennes ne soient plus occupées que par des chaînes diffusées numériquement. D'éventuels canaux supplémentaires pourront être libérés si les six chaînes principales actuelles arrêtent de diffuser en analogique hertzien, ce qui prendra bien plusieurs années, vu que c'est encore le principal moyen de réception de la télévision par les ménages français.
Mais outre le temps que cela prendra, il y a quelque chose d'incongru dans ces demandes. Quelle est la nécessité fondamentale pour que chaque chambre du parlement ait sa chaîne dédiée diffusant 24 heures sur 24, alors que les fréquences de la TNT sont limitées en nombre ? Jean-Pierre Elkabbach pointe le caractère "hégémonique" de LCP - Assemblée Nationale, et l'on comprend alors qu'il s'agit de rivalités entre chaînes, entre frères ennemis, ou même entre institutions qui se disputent l'éclairage médiatique. Cela montre alors la vanité de l'entreprise, où chacun se bat pour sa gloire sans se demander à quoi tout cela sert-il, et ce dans l'indifférence générale. Car ni l'une ni l'autre ne souscrit aux enquêtes de mesure d'audience, le but n'étant évidemment pas d'en faire. Il s'agit avant tout d'assurer un service public. Et lorsqu'une étude tente d'évaluer le nombre de téléspectateurs du canal commun aux deux chaînes, les résultats sont tellement catastrophiques que les deux présidents montent pour l'occasion au créneau pour affirmer à l'unisson que le canal est très regardé, sans en apporter une quelconque preuve. De plus, le coût des deux chaînes a avoisiné les 22 millions d'euros en 2006, une somme en hausse de plus de 65 % sur les cinq années précédentes. On se retrouve alors avec un nouveau puit de dépenses créé pour satisfaire les égos des responsables des deux chambres du parlement, pour que chaque institution ait sa propre chaîne qui parle d'eux en permanence.
Certes, il peut être souhaitable qu'il y ait une chaîne consacrée à la citoyenneté. Les débats de chaque chambre peuvent être diffusés simultanément sur internet, et un différé n'est pas un obstacle majeur pour une chaîne parlementaire qui serait diffusé sur des canaux engendrant de véritables coûts (tels que la diffusion par le satellite ou la TNT). Fondamentalement, rien n'empêche les débats du Sénat et de l'Assemblée Nationale d'alterner sur un même canal. En outre, il est ahurissant que l'enregistrement des débats de ces deux chambres soit pris en charge par deux entités différentes. LCP-AN et Public Sénat doivent fusionner, et non pas chercher à être toujours plus divisées. Les éventuels programmes supplémentaires produits par la chaîne parlementaire doivent autant chercher la qualité que l'économie, dans la mesure où il s'agit d'abord un coût pour les finances publiques. Il est alors inutile de persévérer dans la grille actuelle des programmes, où les vedettes mises à l'antenne sont nombreuses sans que cela change l'attractivité des deux chaînes. Evidemment, une fusion de deux chaînes qui entretiennent actuellement des relations difficiles risque d'être compliquée, mais c'est la moindre des choses à faire ne serait-ce que pour économiser au mieux les ressources de l'Etat, et aussi pour calmer les rêves d'auto-promotion de chaque assemblée qui ne les sert pas vraiment au bout du compte.
Mais outre le temps que cela prendra, il y a quelque chose d'incongru dans ces demandes. Quelle est la nécessité fondamentale pour que chaque chambre du parlement ait sa chaîne dédiée diffusant 24 heures sur 24, alors que les fréquences de la TNT sont limitées en nombre ? Jean-Pierre Elkabbach pointe le caractère "hégémonique" de LCP - Assemblée Nationale, et l'on comprend alors qu'il s'agit de rivalités entre chaînes, entre frères ennemis, ou même entre institutions qui se disputent l'éclairage médiatique. Cela montre alors la vanité de l'entreprise, où chacun se bat pour sa gloire sans se demander à quoi tout cela sert-il, et ce dans l'indifférence générale. Car ni l'une ni l'autre ne souscrit aux enquêtes de mesure d'audience, le but n'étant évidemment pas d'en faire. Il s'agit avant tout d'assurer un service public. Et lorsqu'une étude tente d'évaluer le nombre de téléspectateurs du canal commun aux deux chaînes, les résultats sont tellement catastrophiques que les deux présidents montent pour l'occasion au créneau pour affirmer à l'unisson que le canal est très regardé, sans en apporter une quelconque preuve. De plus, le coût des deux chaînes a avoisiné les 22 millions d'euros en 2006, une somme en hausse de plus de 65 % sur les cinq années précédentes. On se retrouve alors avec un nouveau puit de dépenses créé pour satisfaire les égos des responsables des deux chambres du parlement, pour que chaque institution ait sa propre chaîne qui parle d'eux en permanence.
Certes, il peut être souhaitable qu'il y ait une chaîne consacrée à la citoyenneté. Les débats de chaque chambre peuvent être diffusés simultanément sur internet, et un différé n'est pas un obstacle majeur pour une chaîne parlementaire qui serait diffusé sur des canaux engendrant de véritables coûts (tels que la diffusion par le satellite ou la TNT). Fondamentalement, rien n'empêche les débats du Sénat et de l'Assemblée Nationale d'alterner sur un même canal. En outre, il est ahurissant que l'enregistrement des débats de ces deux chambres soit pris en charge par deux entités différentes. LCP-AN et Public Sénat doivent fusionner, et non pas chercher à être toujours plus divisées. Les éventuels programmes supplémentaires produits par la chaîne parlementaire doivent autant chercher la qualité que l'économie, dans la mesure où il s'agit d'abord un coût pour les finances publiques. Il est alors inutile de persévérer dans la grille actuelle des programmes, où les vedettes mises à l'antenne sont nombreuses sans que cela change l'attractivité des deux chaînes. Evidemment, une fusion de deux chaînes qui entretiennent actuellement des relations difficiles risque d'être compliquée, mais c'est la moindre des choses à faire ne serait-ce que pour économiser au mieux les ressources de l'Etat, et aussi pour calmer les rêves d'auto-promotion de chaque assemblée qui ne les sert pas vraiment au bout du compte.
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