Si le prochain remaniement gouvernemental est une source de spéculations sans fin de la part du microcosme politico-médiatique, il peut être également l'occasion de se débarrasser d'un ministère qui n'avait pas de vraie raison d'être dès le départ. Le ministère de la relance est en effet né d'un coup politique, et non d'une nécessité. Coup politique à deux titres : d'une part, la création d'un ministère dédié permettait un coup de communication, faisant comprendre que le gouvernement prenait la crise au sérieux et agissait pour en réduire ses conséquences via une politique volontariste. D'autre part, ce nouveau poste permettait d'exfiltrer Patrick Devedjian de l'UMP, pour que Xavier Bertrand en devienne secrétaire général à sa place comme l'avait décidé l'Elysée. Et tout cela, alors qu'il existe déjà une administration complètement dévouée à l'économie française. Et elle est bien peu cachée sous le titre de "ministère de l'économie", il est donc surprenant qu'on l'ait oubliée.

Il ne s'agit pas de nier qu'une politique de relance était nécessaire. La prime à la casse a permit au secteur automobile d'amortir le choc, et de nombreuses opérations d'entretien des infrastructures ont enfin pu avoir lieu grâce aux crédits subitement développé. Il n'aura probablement pas in fine un impact aussi fort qu'on aurait pu le souhaiter, mais le but était bel et bien de limiter la casse. Entre la relance institutionnelle et les mécanismes ordinaires de solidarité, l'Etat a été pleinement mis à contribution pour que la France ne plonge pas autant que ses voisins. Cet effort se constate d'ailleurs dans l'énorme déficit qui en a résulté. Mais tout cela aurait pu être orchestré par la seule Christine Lagarde. Surtout que Nicolas Sarkozy avait autrefois mis en avant son souhait d'un gouvernement resserré, il n'est donc nul besoin de doublons.

Aujourd'hui, la poursuite du plan de relance peut également être mené par le ministère des finances. Il n'est d'ailleurs plus question de dépenses supplémentaires, l'humeur est plutôt à la chasse aux déficits. Nul doute que l'on trouvera bien une meilleure place pour Patrick Devedjian. Lui a toujours rêvé de la Chancellerie...