Le cordon sanitaire, aujourd'hui comme hier
Par xerbias, mardi 26 octobre 2010 à 19:46 :: Faits politiques :: #502 :: rss
Le député UMP Christian Vanneste s'est exprimé récemment pour la fin du "cordon sanitaire", la doctrine édictée à l'époque où Jacques Chirac était à la tête du RPR selon laquelle la droite ne devait jamais s'allier à l'extrême droite. Cette pratique fut parfois impopulaire auprès de certains responsables locaux, dans la mesure où le refus d'alliance avec le Front National leur faisait régulièrement perdre des élections. Les triangulaires lors des élections législatives ou régionales ont fait beaucoup de dégâts du côté de la droite. En 1998, la question s'était posée de façon très directe, lorsque plusieurs candidats UDF voulurent accepter les voix du FN pour être élus présidents de région. Cela provoqua d'ailleurs la scission de Charles Millon.
Aujourd'hui, le cordon sanitaire est à nouveau remis en cause par un élu déjà très à droite au sein de l'UMP, sur la base d'un raisonnement purement électoraliste. Or celui-ci n'a jamais valu quoi que ce soit. Depuis les débuts de la démocratie représentative, la question s'est posée de savoir ce que l'on était prêt à faire pour être élu. Avoir le pouvoir ne vaut que pour ce qu'on en fait, ce ne peut être un but en soi. L'électoralisme a des limites, et c'est précisément celle représentée par le cordon sanitaire. Etre allié avec le Front National est une chose fondamentalement mauvaise, qui ne peut pas permettre l'exercice d'une politique saine et modérée. Non seulement ce parti a une vision extrémiste de tout ce qui est étranger, mais il professe également des idées néfastes pour l'économie (retour à une politique protectionniste), pour les institutions (volonté de mettre fin à la Vème République) et bien sûr pour l'Europe (via une opposition constante à la construction européenne). Et cela sans parler du corpus d'idées personnelles et d'amitiés troubles qu'ont les dirigeants du FN.
Il ne peut y avoir de programme commun avec le FN, car cela serait sacrifier les idées et les valeurs de la droite républicaine. L'argument évoqué par Christian Vanneste selon lequel la gauche ne se gênerait pas de faire alliance avec l'extrême gauche est balayé facilement : ce n'est pas parce que la gauche fait n'importe quoi qu'il faut faire la même chose du côté de la droite. C'est justement ça, être ambitieux. Et c'est d'ailleurs l'occasion de rappeler que le Parti Socialiste serait bien inspiré de mettre lui aussi en place un cordon sanitaire avec les partis qui sont à sa gauche, dont les idéologies sont tout aussi dangereuses et se sont révélées très meurtrières à travers l'Histoire. Du côté de l'UMP, l'objectif doit être de ne pas avoir de tabous sur les thèmes abordés, mais proposer des solutions différentes que celles de l'extrême droite. C'est justement pour cela que la révocation de la nationalité pour certains délinquants évoquée par le gouvernement est une mauvaise idée. Les électeurs du FN expriment généralement une colère, plus qu'ils n'adhèrent en tous points à son programme. Ce n'est pas aux élus du FN qu'il faut s'adresser, mais à leurs électeurs. Ils veulent tout simplement que les choses changent, et non une quelconque alliance politicienne marquée du sceau de la compromission.
Aujourd'hui, le cordon sanitaire est à nouveau remis en cause par un élu déjà très à droite au sein de l'UMP, sur la base d'un raisonnement purement électoraliste. Or celui-ci n'a jamais valu quoi que ce soit. Depuis les débuts de la démocratie représentative, la question s'est posée de savoir ce que l'on était prêt à faire pour être élu. Avoir le pouvoir ne vaut que pour ce qu'on en fait, ce ne peut être un but en soi. L'électoralisme a des limites, et c'est précisément celle représentée par le cordon sanitaire. Etre allié avec le Front National est une chose fondamentalement mauvaise, qui ne peut pas permettre l'exercice d'une politique saine et modérée. Non seulement ce parti a une vision extrémiste de tout ce qui est étranger, mais il professe également des idées néfastes pour l'économie (retour à une politique protectionniste), pour les institutions (volonté de mettre fin à la Vème République) et bien sûr pour l'Europe (via une opposition constante à la construction européenne). Et cela sans parler du corpus d'idées personnelles et d'amitiés troubles qu'ont les dirigeants du FN.
Il ne peut y avoir de programme commun avec le FN, car cela serait sacrifier les idées et les valeurs de la droite républicaine. L'argument évoqué par Christian Vanneste selon lequel la gauche ne se gênerait pas de faire alliance avec l'extrême gauche est balayé facilement : ce n'est pas parce que la gauche fait n'importe quoi qu'il faut faire la même chose du côté de la droite. C'est justement ça, être ambitieux. Et c'est d'ailleurs l'occasion de rappeler que le Parti Socialiste serait bien inspiré de mettre lui aussi en place un cordon sanitaire avec les partis qui sont à sa gauche, dont les idéologies sont tout aussi dangereuses et se sont révélées très meurtrières à travers l'Histoire. Du côté de l'UMP, l'objectif doit être de ne pas avoir de tabous sur les thèmes abordés, mais proposer des solutions différentes que celles de l'extrême droite. C'est justement pour cela que la révocation de la nationalité pour certains délinquants évoquée par le gouvernement est une mauvaise idée. Les électeurs du FN expriment généralement une colère, plus qu'ils n'adhèrent en tous points à son programme. Ce n'est pas aux élus du FN qu'il faut s'adresser, mais à leurs électeurs. Ils veulent tout simplement que les choses changent, et non une quelconque alliance politicienne marquée du sceau de la compromission.
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