Le culte du marché : un panthéisme
Par xerbias, dimanche 31 octobre 2010 à 18:54 :: Pensée politique :: #504 :: rss
En philosophie, le panthéisme est une vision de l'univers selon laquelle tout est Dieu. La somme de chaque être, chaque poussière, chaque atome qui existe formerait Dieu. Dans ce cas, il ne saurait être vraiment question d'une conscience et donc d'une volonté divine. Les événements arrivent par la conséquence de ceux qui les précèdent. Inutile dès lors de trouver impénétrables les voies du Seigneur : il n'y en a pas. Il n'y a que des volontés isolées et individuelles, se confrontant les unes aux autres comme les atomes interagissent entre eux dans une réaction moléculaire. C'est en voyant le résultat que l'on comprend ce qu'il s'est passé. Ce qui est est donc la conséquence de toutes les interactions qu'ont eues toutes les petites parties de l'univers entre elles. Rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transforme. Au final, on peut s'étonner que l'existence perdure sans volonté unifiée, mais on peut également se réjouir de l'efficacité d'un tel système... si l'on oublie les phases difficiles de destruction, qui ne sont qu'une forme de transformation moins plaisante que les autres.
En réfléchissant bien, on peut retrouver les caractéristiques d'une vision panthéiste des choses dans la célébration du marché, telle qu'elle est faite par la doctrine économique classique (aujourd'hui, dite libérale, voire libertarienne). En effet, selon celle-ci, il y a un très grand nombre d'agents économiques, et ils interagissent constamment entre eux. Le lieu de ces interactions, plus ou moins virtuel, est le marché. Pour de nombreux économistes, chaque agent passe son temps à évaluer son intérêt selon ses propres critères, l'évaluant et se liant avec les autres agents. Il n'y a aucune volonté collective globale, mais seulement des volontés individuelles très atomisées.
Malgré cela, cette théorie explique que ces volontés individuelles isolées finissent par faire l'intérêt collectif global en interagissant entre-elles, sans même qu'elles le souhaitent. Tel le miracle de la nature, le miracle du marché fait prospérer tout le monde. Cela peut passer par divers mécanismes. Il y bien sûr le principe de l'avantage comparatif de Ricardo, légitimant une ouverture complète des échanges internationaux, la concurrence et l'analyse des avantages comparatifs respectifs indiquant à chacun ce qu'il doit faire. Il y a aussi la "destruction créatrice", chère à Schumpeter, selon laquelle toute crise économique permet de planter les graines de la croissance suivante, de façon presque automatique et souvent aux dépends des agents économiques. Mais le principe de base qui s'inscrit le mieux dans cette analyse reste bien celui de la main invisible, théorisé par Adam Smith. Cette métaphore, fondement de la théorie économique libérale, explique que les intérêts particuliers finissent par former l'intérêt général, sans même que les agents économiques aient à s'en soucier.
On retrouve donc bien là les caractéristiques d'une philosophie panthéiste. Le Dieu est ici est le marché, il a beau ne pas disposer d'une volonté propre, il agit tout de même pour sa permanence, et son moyen d'action est la bien nommée main invisible. Si l'on retrouve les caractéristiques d'une religion, comment s'étonner dès lors que certains lui vouent un culte ?
En réfléchissant bien, on peut retrouver les caractéristiques d'une vision panthéiste des choses dans la célébration du marché, telle qu'elle est faite par la doctrine économique classique (aujourd'hui, dite libérale, voire libertarienne). En effet, selon celle-ci, il y a un très grand nombre d'agents économiques, et ils interagissent constamment entre eux. Le lieu de ces interactions, plus ou moins virtuel, est le marché. Pour de nombreux économistes, chaque agent passe son temps à évaluer son intérêt selon ses propres critères, l'évaluant et se liant avec les autres agents. Il n'y a aucune volonté collective globale, mais seulement des volontés individuelles très atomisées.
Malgré cela, cette théorie explique que ces volontés individuelles isolées finissent par faire l'intérêt collectif global en interagissant entre-elles, sans même qu'elles le souhaitent. Tel le miracle de la nature, le miracle du marché fait prospérer tout le monde. Cela peut passer par divers mécanismes. Il y bien sûr le principe de l'avantage comparatif de Ricardo, légitimant une ouverture complète des échanges internationaux, la concurrence et l'analyse des avantages comparatifs respectifs indiquant à chacun ce qu'il doit faire. Il y a aussi la "destruction créatrice", chère à Schumpeter, selon laquelle toute crise économique permet de planter les graines de la croissance suivante, de façon presque automatique et souvent aux dépends des agents économiques. Mais le principe de base qui s'inscrit le mieux dans cette analyse reste bien celui de la main invisible, théorisé par Adam Smith. Cette métaphore, fondement de la théorie économique libérale, explique que les intérêts particuliers finissent par former l'intérêt général, sans même que les agents économiques aient à s'en soucier.
On retrouve donc bien là les caractéristiques d'une philosophie panthéiste. Le Dieu est ici est le marché, il a beau ne pas disposer d'une volonté propre, il agit tout de même pour sa permanence, et son moyen d'action est la bien nommée main invisible. Si l'on retrouve les caractéristiques d'une religion, comment s'étonner dès lors que certains lui vouent un culte ?
Commentaires
1. Le mardi 2 novembre 2010 à 13:14, par LOmiG
2. Le mardi 2 novembre 2010 à 14:08, par xerbias
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