Les couples qui veulent avoir des enfants mais n'y arrivent pas par leurs propres moyens sont bons pour un chemin de croix. L'adoption est un processus extrêmement complexe : les candidats à l'adoption doivent d'abord obtenir l'agrément du président du Conseil Général sur la base de l'avis d'une commission d'agrément, disposant elle-même d'évaluations sociales et psychologiques de la famille accueillante. Autant de bureaucratie alors qu'il s'agit de donner normalement une famille à des orphelins, ce n'est pas forcément nécessaire. Après tout, on ne demande pas d'évaluations sociales et psychologiques des couples qui ont des enfants naturellement. Parfois même, ils ne font pas exprès d'en avoir...

Il y a d'autres solutions en dehors de l'adoption. En France, les mères porteuses sont complètement interdites. Mais même le don de gamètes est compliqué. Chaque année, des milliers de couples souhaitent se tourner vers cette voie, mais la demande est bien plus forte que l'offre. En conséquence, les temps d'attentes peuvent être très longs, et le sont encore plus pour les ovocytes : jusqu'à plusieurs années. Les autorités médicales expliquent que la pénurie de donneurs de sperme et d'ovocyte résulte d'une mauvaise information du public. Néanmoins, les conditions imposées sont très restrictives. Il faut avoir moins de 45 ans pour les hommes, moins de 37 ans pour les femmes, être déjà parent et avoir l'autorisation du conjoint. Sachant que l'âge de la première naissance tend à être de plus en plus tardive, cela réduit naturellement la population concernée.

Bien sûr, introduire une rémunération serait la meilleure façon de motiver les donneurs potentiels. Cela se fait dans d'autres pays, mais c'est en contradiction totale avec la notion de "don" : ce serait alors une vente, et le problème éthique est notable. Seulement, les restrictions aux dons sont loin d'être aussi nécessaires, même sur le plan de l'éthique. Il n'y a pas de raison pour que des couples aient à attendre plusieurs années pour obtenir un don de gamètes, et il n'y a pas de raison non plus pour forcer les donneurs potentiels à être déjà parent. Assouplir ces règles ferait donc des milliers de familles heureuses, et cela, sans rien coûter à personne.