lundi 27 juin 2011
La nouvelle farce du baccalauréat
Par xerbias, lundi 27 juin 2011 à 13:58 :: General
On le savait déjà , le baccalauréat ne vaut plus grand chose. Mais s'il restait quelqu'un à convaincre, les derniers événements ont fini de le démontrer. Le premier exercice de l'épreuve de maths du bac scientifique avait "fuité", publié la veille sur un forum internet, mais circulant entre élèves depuis une dizaine de jours auparavant. Si le ministère en avait été informé la veille, il aurait fait donner les sujets de secours, mais la tricherie s'étant révélée après l'épreuve, il ne fut décidé que d'annuler ce premier exercice. En théorie, le ministère aurait pu annuler l'ensemble de l'épreuve, mais la perspective de devoir réorganiser en urgence une nouvelle épreuve pour plus de 150 000 candidats s'annonçait comme un cauchemar logistique et financier.
On aurait trouvé des candidats mécontents de devoir repasser cette épreuve. Mais à la place, on a trouvé des candidats mécontents de voir le premier exercice annulé. Et pour cause. Le premier exercice était d'une facilité risible, et constituait quatre points de donné à tous les candidats. Ce lamentable épisode aura attiré l'attention de la population sur un exercice ahurissant de simplicité, pourtant donné à l'épreuve de mathématiques du baccalauréat "scientifique". Les premières questions de cet exercice de probabilités ne demandent au candidat que de lire l'énoncé. La suite ne demande que des connaissances de base dans la discipline, et un niveau de réflexion digne d'un collégien. On ne demande plus au candidat de donner un résultat : il est donné. On ne lui demande que de le montrer. Et, on s'en rappelle, ça c'est l'épreuve pour les "scientifiques", les lycéens censés êtres les plus pointus en mathématiques.
Cela pourrait certes être encore pire : dans l'épreuve de mathématiques de la série Economique et Sociale, un exercice entier est un questionnaire à choix multiple, où à chacune des quatre questions, trois réponses sont données. Il suffit d'indiquer la bonne. Il est bien précisé qu'"aucune justification n’est demandée" et qu'"une réponse fausse ou l’absence de réponse ne rapporte ni n’enlève aucun point". Bref, le hasard peut ici faire gagner des points (l'espérance d'un choix aléatoire des réponses est de 1,33 point), même si les questions ne présentent il est vrai aucune sorte de difficulté. Dans les matières non scientifiques, si les dissertations sans document sont encore proposées, elles ne sont plus vraiment obligatoires.
Le bac est donc de plus en plus un diplôme dévalué, et suit en cela le mouvement initié par le brevet des collèges (qui, en fin de compte, n'atteste aujourd'hui que le fait de savoir lire, écrire et compter). "Diplôme universitaire", le baccalauréat devrait normalement privilégier la réflexion dans chacune de ses épreuves, dans chacun de ses exercices. Mais les énoncés bienveillants et les commissions d'harmonisation complaisantes ont pour objectif de maintenir un taux de réussite élevé. Avec les consignes données par Luc Chatel sur la correction de l'épreuve de maths scientifique, les candidats n'ont bien sûr rien à craindre de la suppression de ce fameux exercice.
On peut supprimer le brevet des collèges et garder le bac si l'on veut, mais ce qui apparait, c'est que celui-ci ne saurait suffire comme examen d'entrée aux universités, où le niveau est bien plus élevé. Avec chaque année qui passe, on se rend compte davantage de la nécessité d'instaurer une véritable sélection à l'entrée des universités.
On aurait trouvé des candidats mécontents de devoir repasser cette épreuve. Mais à la place, on a trouvé des candidats mécontents de voir le premier exercice annulé. Et pour cause. Le premier exercice était d'une facilité risible, et constituait quatre points de donné à tous les candidats. Ce lamentable épisode aura attiré l'attention de la population sur un exercice ahurissant de simplicité, pourtant donné à l'épreuve de mathématiques du baccalauréat "scientifique". Les premières questions de cet exercice de probabilités ne demandent au candidat que de lire l'énoncé. La suite ne demande que des connaissances de base dans la discipline, et un niveau de réflexion digne d'un collégien. On ne demande plus au candidat de donner un résultat : il est donné. On ne lui demande que de le montrer. Et, on s'en rappelle, ça c'est l'épreuve pour les "scientifiques", les lycéens censés êtres les plus pointus en mathématiques.
Cela pourrait certes être encore pire : dans l'épreuve de mathématiques de la série Economique et Sociale, un exercice entier est un questionnaire à choix multiple, où à chacune des quatre questions, trois réponses sont données. Il suffit d'indiquer la bonne. Il est bien précisé qu'"aucune justification n’est demandée" et qu'"une réponse fausse ou l’absence de réponse ne rapporte ni n’enlève aucun point". Bref, le hasard peut ici faire gagner des points (l'espérance d'un choix aléatoire des réponses est de 1,33 point), même si les questions ne présentent il est vrai aucune sorte de difficulté. Dans les matières non scientifiques, si les dissertations sans document sont encore proposées, elles ne sont plus vraiment obligatoires.
Le bac est donc de plus en plus un diplôme dévalué, et suit en cela le mouvement initié par le brevet des collèges (qui, en fin de compte, n'atteste aujourd'hui que le fait de savoir lire, écrire et compter). "Diplôme universitaire", le baccalauréat devrait normalement privilégier la réflexion dans chacune de ses épreuves, dans chacun de ses exercices. Mais les énoncés bienveillants et les commissions d'harmonisation complaisantes ont pour objectif de maintenir un taux de réussite élevé. Avec les consignes données par Luc Chatel sur la correction de l'épreuve de maths scientifique, les candidats n'ont bien sûr rien à craindre de la suppression de ce fameux exercice.
On peut supprimer le brevet des collèges et garder le bac si l'on veut, mais ce qui apparait, c'est que celui-ci ne saurait suffire comme examen d'entrée aux universités, où le niveau est bien plus élevé. Avec chaque année qui passe, on se rend compte davantage de la nécessité d'instaurer une véritable sélection à l'entrée des universités.